Flashback

Flashback

La mode est actuellement aux revivals d’anciens jeux. Certains vont se contenter de le rééditer pour du retrogaming en se contentant uniquement de le rendre compatible avec les systèmes actuels, d’autres vont faire un léger lifting superficiel afin de donner l’illusion du renouveau, et enfin, d’autres vont le recréer de A à Z. Flashback, créé par Delphine Software et sorti à l’origine en 1993, se situe dans la dernière catégorie, et voit le jour 20 ans plus tard en 2013. Que vaut ce remake ? C’est ce que nous allons voir ensemble. C’est parti !

 

Les développeurs insistent sur un point : Flashback n’est pas un remake, même s’ils ont ressorti Paul Cuisset et une partie de l’équipe d’origine pour cela. Et, tout de suite après, les marketeux d’Ubisoft s’enflamment pour vendre le meilleur jeu d’action – aventure ever.  Pourtant, ils auront beau dire tout ce qu’il veulent, même s’il a été modernisé en tous points, il n’y a pas d’autre mot que remake pour définir le retour de ce jeu de plateforme linéaire en side-scrolling, quoi qu’ils en pensent. Le but était de toute façon de faire vibrer la corde nostalgique des joueurs, et outre le fait qu’il faille passer par le DRM d’Ubisoft pour y jouer, disons que cela a partiellement fonctionné ; la nostalgie ne fonctionne pas de la même manière chez tout le monde.

Pour les petits derniers n’ayant pas connu le jeu original, voici un rapide pitch de l’histoire. Conrad, un agent spécial, se réveille amnésique dans la jungle de la planète Titan, à l’issue d’une course poursuite en moto-volante s’étant terminée en crash. Heureusement, l’ami Conrad avait prévu le coup puisqu’il s’était enregistré dans un holocube afin de guider son alter-ego à continuer sa mission, et à sauver au passage l’humanité de l’extinction. Eh oui, vaste programme, mais le premier constat est là : autant en 1993 on aurait pu avoir l’œil brillant et la bave aux lèvres à l’énoncé de ce scénario, mais en 2015, tellement de jeux sont tombés dans l’écueil du héros amnésique sauveur du monde que cela n’entraîne plus qu’un vague haussement de sourcil. Cela ne veut pas dire pour autant que l’histoire n’a pas bougé d’un iota, puisque des ajouts ont malgré tout été intégrés occasionnellement, tels de nouveaux personnages.

 

Au chapitre des nouveautés, nous avons également la présence d’un système de leveling, où Conrad gagne de l’expérience permettant de répartir des points à chaque niveaux dans des compétences. Cet ajout, tiré du package basique des jeux du XXI siècle, est totalement dispensable dans un jeu de plateforme puisqu’il n’amène rien de concret dans l’expérience de jeu. En effet, malgré cette prise de niveaux, je n’ai pas du tout constaté de changements flagrants. Les développeurs ont conservé l’aspect side-scrolling, mais sont de même passés à la 3D avec l’Unreal Engine 3. Nous avons donc toujours une vue 2D afin de garder le charme d’antan tout en restant dans l’actualité. Les niveaux traversés s’en trouvent sublimés ; de la nature luxuriante, aux niveaux extraterrestres, en passant par une ville hi-tech, cela flatte admirablement la rétine.

Cela a également permis d’obtenir une maniabilité quelque peu modernisée, et d’ajouter de la fluidité dans les animations. Nous aurons bien évidemment tout de même quelques actions supplémentaires dans la palette des mouvements. On notera tout de même la présence de passages ajoutés mais tout à fait dispensables, tels la course-poursuite en moto volante dans la ville de New Washington. Cette scène n’a vraiment que peu d’intérêts en termes de gameplay, d’autant plus que la maniabilité y est hasardeuse. En parlant de contrôle foireux, à noter également que le système de visée avec la souris ne fonctionne pas très bien, puisqu’il a surtout été pensé pour être utilisable via le stick d’une manette.

L’intelligence artificielle est elle aussi fidèle au jeu d’origine, à savoir, très artificielle.Tous vos ennemis se contenteront de se jeter sur vous sans tactique prédéfinie, mais cela ne sera possible que lorsque le pathfinding ne fera pas des siennes. Ce problème est revenu plusieurs fois au cours de ma partie ; l’ennemi galère à avancer, reste à découvert, faisant ainsi office de cible de choix. J’ai constaté également quelques régressions afin de rendre le jeu plus accessible ; dans le jeu original, les dégâts de chute pouvaient être mortels, chaque saut demandait un placement bien précis, et dans chaque niveaux, c’était à vous de trouver le moyen d’avancer sans que l’on vous prenne par la main.

Tout cela a changé, puisque dans ce dernier cas, il y aura parfois des cutscenes vous indiquant ce que vous devez faire pour avancer. Quant à l’aspect sonore, même si la musique est appréciable, le voice-acting français n’est absolument pas convaincant. Conrad, autrefois direct, s’essaye maintenant dans le rôle du lourdaud tentant de balancer des vannes, mais cela ne fait qu’ajouter inutilement une couche kitschissime à ce remake. Dommage.

 

Vous l’aurez compris, sans être désagréable, on regrette malgré tout que les développeurs ne soient pas allés plus loin dans le côté remake de la chose, où l’on constate l’absence de fonctionnalités d’un jeu moderne, tout en accusant le coup des ajouts dispensables voire mal pensés. Pour le coup, si vous vouliez vous faire un shoot de nostalgie, il vaudrait mieux jouer à l’original, et cela tombe bien puisqu’il est compris dans l’achat de cette version. Flashback nouvelle mouture est donc un jeu tout juste correct, à acquérir soldé afin de ne pas être déçu.

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A propos de l'auteur : Toupilitou

Loutre hyperactive et webmaster de https://loutrage.fr

Un commentaire sur “Flashback”

  1. redd dit :

    merci pour l’avis ! c’est uniquement le côté nostalgie qui m’intéressait dans ce Flashback
    Il y a une démo, mais elle m’a donné à moitié envie. A moitié seulement. Ce test me confirme que je ferais mieux de passer mon chemin (à moins de tomber dessus en super promo).

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