Forza Horizon 2

Forza Horizon 2

Je m’étais fixé pour but à l’origine de parler de trois jeux du même genre, ayant les mêmes intentions, mais proposant trois résultats très différents. Je pense que l’article aurait été intéressant, mais l’ennui est que je n’aurais pas vraiment pu expliquer pourquoi les jeux étaient tant différents, sans partir dans un comparatif de plusieurs milliers de mots. Et comme mon but n’est pas forcément de faire tomber le record de Toupilitou (… le salaud !), j’ai décidé de me concentrer sur le meilleur du fameux trio : The Crew, Forza Horizon 2, et Need for Speed. Pourquoi me concentrer sur le meilleur ? Eh bien parce que j’en ai un peu ma claque de me farcir les terribles souvenirs que m’ont laissé le dernier jeu de course d’Electronic Arts en tête, que le jeu d’Ubisoft a tellement de bonnes volontés et de bonnes intentions que je trouverai agréable de lui remplacer ses globes oculaires par du sel. Alors aujourd’hui, c’est un jeu Microsoft Studios et développé par Playground Games et franchement… ça déchire !

 

Vroum vroum, dit Marcheur

Vroum Vroum, nionm nionm, moeiiiiiiiiing moeiiiiiiiiing iiiiiiiiiiiiih *arbre*. Voilà globalement ce que j’ai aimé dans ce jeu d’un genre qui m’était à l’origine tout à fait étranger, et que je pensais abhorrer (… on va faire des cours de vocabulaire dans cette critique, et des cours d’onomatopées), mais au final, lorsque le genre prend son temps, m’immerge dans son contexte, et me donne envie de parcourir en long et en large sa matrice interactive, me propose un environnement sonore pratiquement parfait, eh bien je me dis : c’est cool.

Parce qu’il faut bien prendre conscience que moi, en tant qu’individu subjectif et profondément marqué par une somme impressionnante de stéréotypes (… en vrac, le foot c’est pour les beaufs, les mangas c’est moche, les français aiment le foot, et le fromage c’est forcément délicieux), les jeux de course à base de dérapages soi-disant contrôlés afin d’accélérer une fois l’opération finie pour atteindre les six mille tours / minute et les trois cent kilomètres / heure, bah c’est pas mon truc. Sauf que Forza Horizon 2 m’a appris que le genre était tout à fait pertinent en termes de possibilités de jeux, excessivement varié, et faisant la part belle à la physique et au level design. Et moi, j’adore quand un jeu avec un principe simple arrive à être plus varié que certain « jeux  » soi disant « complexes  » qui ne font qu’aligner des règles obscures pour un résultat au mieux médiocre. « Pillars of Eternity ? Mais absolument pas voyons !  » .

Comme dit précédemment, Forza Horizon 2 est développé par Playground Games en collaboration avec Turn 10 Studios (… qui développent les Forza Motorsport) pour le compte de Microsoft Game Studios. Contrairement au dernier né et troisième opus de cette série de spin off, le second épisode est une exclusivité Xbox One, et c’est malheureux, parce que même si le dernier opus semble être meilleur, Forza Horizon 2 est un jeu merveilleux. On retiendra deux noms sur ce titre. En premier nous avons le directeur du studio, Gavin Reaburn, qui a travaillé notamment sur la série Dirt mais aussi Grid, ce qui en fait un spécialiste des vroumeries. On note aussi la présence de Ralph Fulton en tant de directeur créatif du jeu qui a, comme Gavin, travaillé sur les mêmes séries. Avec ces deux gaillards, les choses ne pouvaient guère mal se passer, et on va voir qu’en effet, leur direction a mené le titre à la réussite.

Oubliez par contre la version 360 du jeu développé par Sumo Digital, parce que comme l’a déclaré Playground Games : « It’s two different games  » , et je dois leur répondre « I agree, it’s ugly. « 

 

La qualité Microsoft Studios

S’il y a bien une chose que je ne reproche que rarement dans un jeu édité par Microsoft, à l’inverse des jeux Sony, c’est le soin apporté au gameplay. Si Sony mise beaucoup sur le visuel et sur l’histoire, Microsoft a une vision extrêmement pragmatique, et Forza Horizon est le hérault de ce pragmatisme. Forza Horizon 2, c’est plug / installation / update / agacement / and play sans cinématiques venant gonfler le joueur. Sans histoire d’ailleurs aussi, car c’est un peu l’esprit du titre : pas de stress, pas de pression, pas de scénario, pas de but construit, laisses-toi aller au plaisir du jeu.

C’est avec aisance que Forza Horizon 2 hypnotise le joueur, et c’est avec aisance aussi qu’il nettoie ses roues à l’aide du cadavre encore chaud de la concurrence. Ce n’est qu’une fois après lui avoir roulé dessus une centaine de fois que Forza Horizon 2 sort du véhicule, regarde son œuvre, et sans se départir de son grand sourire satisfait, repart tracer sa route à trois cent à l’heure sans que personne ne lui arrive à la cheville. C’est simple : c’est un véritable plaisir de parcourir le monde ouvert de Forza, même les allers-retours ne gavent pas tant la variété du relief et des tracés donnent le sentiment de ne jamais refaire la même chose. La précision de la conduite et son accessibilité sont à mettre au profit d’un grand soin dans la physique du véhicule et de son comportement. La maîtrise de la vitesse est la clé pour parfaire chaque virage, chaque accélération, chaque saut, chaque dépassement, chaque freinage d’urgence. On ne cible plus forcément que la première place dans les courses, mais l’élégance de la conduite, le style. Un style récompensé par un système de score qui vient donner de l’intérêt aux manœuvres les plus complexes, que le joueur se fera plaisir à exécuter.

Car Forza Horizon 2 a bien un système de progression, bien que la montée de niveaux n’influence en rien un gameplay qui mise sur l’équité total entre les joueurs. Les compétences ne sont là que pour donner une carotte afin d’expérimenter toutes les courses, tous les terrains, dans n’importe quelles conditions. Car chaque course se retrouvera chamboulée par la nuit, ou la pluie, ou les deux ; les conditions météos variables modifient profondément la manière d’aborder le jeu, et si l’envie vous en prend, montez la difficulté, rendez la physique et les chocs plus réalistes, au point de vous en retrouver avec un véhicule quasi immobilisé à la première collision trop brutale. Est-ce nécessaire pour s’amuser ? Non mon ami, à la cool, on a le temps, prenons-le.

Penchons-nous sur les bolides qui se comptent sur quelque centaines. Chaque véhicule a son comportement, rarement radicalement différent par rapport aux véhicules qui lui sont similaires, mais toujours différent sur des détails qui font sens une fois en compétition. Cette variété vient parfaire un tableau d’une pureté absolue ; là où les jeux de course se contorsionnent pour offrir du tuning, Forza Horizon 2 ne le fait que peu. Mais en misant sur la différence mécanique plus que sur la différence esthétique, le titre fait de chacun de ses bolides une petite découverte, une petite expérience qui repousse le compteur d’heures de jeux. Difficile de décrocher du titre, ou même de changer de crèmerie. Acheter un jeu concurrent et y jouer après avoir touché à Forza Horizon 2 est simplement une sinécure. Le joueur constatera vite que là où il faut jouer le jeu des développeurs dans un autre jeu de course pour s’amuser, Horizon a bâti son propos sur sa liberté.

Ainsi, on pourra reprocher au jeu de ne pas beaucoup varier ses épreuves, mais semblable à ce que Metal Gear Solid V : The Phantom Pain avait en tête, c’est au joueur de manipuler le titre pour y trouver des variations. Les options sont si nombreuses qu’une bête course au parcours, pourtant loin d’être une idée novatrice, sera un véritable petit bac-à-sable dans lequel chaque véhicule différent trouvera un comportement, ainsi qu’un résultat tout à fait singulier. Si le joueur est curieux, le titre n’a pas de réel final, si ce n’est l’accomplissement de tous les championnats Horizon, plus les défis optionnels, l’exploration de la map, et le mode multijoueur avec ses propres challenges. Le programme est vaste, et toujours plaisant. Difficile de détourner son regard du boîtier une fois que l’on sait ce qu’il renferme.

 

Un visuel sans faille

Horizon 2 ne cherche pas à être le plus éblouissant des jeux de course. Ses effets visuels ne sont pas vraiment clinquants, les modélisations de bâtiments sont somme toute assez sommaires, et les personnages ne sont pas très détaillés. Mais passé cela, l’affichage en full HD épargné d’alliasing et de tearing profite à une distance d’affichage impressionnante, une modélisation des véhicules d’une fidélité remarquable, ainsi qu’une palette de couleurs magnifique. Le monde ouvert, même s’il ne propose pas vraiment de biomes différents, offre des panoramas avec un cachet certain, et surtout, ayant tous un élément important, en faisant ainsi des lieux mémorables. Mention spéciale à l’extension Storm Island faisant la part belle à un environnement animé par de violentes rafales de vent.

Cet affichage précis, ce visuel attirant et difficilement lassant, se conjuguent avec une fluidité sans hoquets, donnant une jolie leçon d’optimisation aux autres développeurs. Elle est pas puissante la Xbox One ? Certes, mais trouves-moi un jeu de courses en monde ouvert avec autant de fonctionnalités, et qui affiche pareil rendu avec une fluidité constante. Forza Horizon 2 est juste là pour montrer qu’on peut faire beau sans être renversant. Mais, être renversant dans la maîtrise de son genre, sans faire d’esbroufe, ni chercher une seule seconde à être original en mixant des éléments maîtrisés, et en soignant son world design afin d’offrir un terrain tout aussi riche de possibilités qu’en contenu loin d’être artificiel, il arrive simplement à avoir une identité forte qui fait que, malgré son absence de gimmicks, Forza Horizon 2 est le plus maîtrisé des jeux de son genre. Il fait figure de standard qu’aucun challenger n’essaye de dépasser… si ce n’est lui même avec un Forza Horizon 3 encore plus perfectionné.

Parlons musique : si l’on regrette le manque de nombreuses stations de radio avec des genres musicaux tout simplement absents, Forza Horizon 2 propose de la pop, de l’électro, un peu de hip-hop, et de musique classique. Vous rêviez d’envoyer un concurrent trop collant dans le décor avec la cinquième symphonie de Beethoven en fond ? Qu’est-ce que j’ai à rajouté sérieux ?

 

Vous avez une Xbox One et cherchez à découvrir le genre du jeu de course arcade ? Qu’est-ce que vous attendez bon sang !? Vous avez un PC puissant avec Windows Store qui peut faire tourner un jeu récent, et vous voulez le meilleur jeu de course arcade de la décennie ? Achetez Forza Horizon 3 bon sang ! Oui, Forza Horizon 2 m’a plu, et c’est peu de le dire, j’y joue très fréquemment, et je n’arrive jamais à saturation tandis que le compteur d’heures de jeux dépasse allègrement les deux chiffres, et se rapproche des trois sans réussir à faire tomber le quart du contenu du titre. Si j’étais plus que sceptique à l’idée d’un jour aimer les jeux de bagnoles il y a encore deux ans de cela, désormais, je sais que j’aime Forza Horizon. Et je sais que pour peu que vous vous y essayez, vous aimerez aussi. On tient les paris ?

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A propos de l'auteur : Marcheur

Enfant attardé de Kreia et d’Alfred de Musset. Pense que tout est narration, et répète sans cesse qu’il donne tout en dansant comme un ouf

3 Commentaires sur “Forza Horizon 2”

  1. Ouega dit :

    Je suis étonné par autant de hype, surtout venue de Marcheur !
    J’avais vaguement testé la démo du 1 qui m’avait laissé de marbre. Le 2 reviendrait-il à la qualité des meilleurs Forza ?

  2. Marcheur dit :

    C’est juste pas la même philosophie, Forza Horizon c’est la conduite peinarde dans un monde peu limité et en ce sens, c’est juste le meilleur du genre et d’ultra loin. C’est même plus de la hype, ça tombe sous le sens une fois manette en main, y a rien de plus concret que le plaisir de Forza Horizon 2.
    Enfin, si tu peux tâter, oui le 2 est hautement supérieur au déjà sympatoche premier épisode.

  3. flofrost dit :

    Tiens, ça me fait penser que ça fait longtemps que je l’ai pas lancé ce jeu, va falloir que j’y pense, rien que pour voir si t’as réussi à battre quelques uns de mes temps :p Par contre il me semble que c’est Etienne qui y a également joué et qui a je pense soudoyé le mec responsable du chrono, je vois pas d’autres possibilité.


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