God Eater 2 : Rage Burst

Version presse PS Vita fournie par Bandai Namco

Récupérer une copie presse de PS Vita, c’est au moins aussi surprenant qu’un prof intéressé à la fac. C’est pourtant ces deux choses qui me sont arrivés en ce début d’année, même si j’admets que la seconde est de loin la plus surprenante. Ici, il sera question du premier cas. God Eater 2 : Rage Burst est l’édition améliorée du titre God Eater 2 sorti sur PSP exclusivement au Japon en 2013, en ayant connu un portage sur PS Vita la même année. L’édition améliorée est elle sortie uniquement au Japon en 2015, avant de finalement arriver chez nous avec un bonus ce 30 Août 2016. Avant que vous ayez pu vous rendre compte à quel point il est complexe de sortir un jeu Vita en occident, vous n’avez qu’à observer le parcours du combattant de ce titre pour nous parvenir. Mais, aujourd’hui, le jeu est disponible sur le marché. Est-ce que ce titre portage de portage vaut le coup que nous nous y intéressions ?

 

Un jeu PSP avant tout

Déjà en avance sur le petit marché des consoles portables, la PSP est encore capable de tenir tête à une 3DS, et c’est pour cela que God Eater 2 : Rage Burst ne pique pas les yeux sur l’écran de la Vita. Pourtant peu représentatif des capacités de la machine, c’est la propreté technique du portage ici présent qui frappe, avant que l’on se rende compte de la pauvreté visuelle de l’ensemble. Peu d’alliasing, quasi absence de clipping, tearing absent tout en proposant une fluidité exemplaire. Passé la bonne nouvelle d’une technique presque parfaite, il faut aussi se le dire : c’est terriblement daté. On a du mal à voir en quoi il y a eu de nette progression entre le premier God Eater et le second.

Personnages à la modélisation grossière, environnements plats et très vides en termes de détails (… mis à part la modélisation des créatures à affronter qui est pour le coup extrêmement convaincante), on ne peut qu’admettre une certaine déception. On pourra aussi dire que les animations sont très sommaires, mais c’est encore le plus convaincant dans le tableau. Même si on note une progression dans la mise en scène et dans la direction artistique de cet opus, difficile de laisser passer les recyclages d’environnements du précédent opus ; une maladie commune des jeux de chasse (… n’est-ce pas Monster Hunter Freedom 2 ?)

Maintenant, évoquons une petite surprise (… une bonne) : une remasterisation complète du premier opus nommé pour l’occasion Resurrection. On est surpris de voir exactement la même qualité technique. Pour le coup, si vous accrochez à la formule, enchaîner God Eater premier du nom et le second donne l’impression de jouer à un seul et immense même jeu. Les bruitages sont moins percutants qu’un Monster Hunter (… c’est vraiment difficile de l’égaler sur ce point), tandis que les musiques s’avèrent très classiques. Seules quelques unes sortent légèrement du lot. Les doublages sont dans un anglais correct, même s’il faut le dire les gamines qui font des « Niah  » en toutes circonstances sont invitées à fermer cordialement leur gueule.

Pour ceux que cela intéresse, si vous êtes prêts à accepter le fait que votre personnage ressemblera toujours à un manga (… contrairement à Monster Hunter, là encore) les options de personnalisation sont très riches. On retrouve de nombreux visages / accessoires / coupes de cheveux qui se montrent suffisamment exhaustif pour permettre pas mal de fantaisies.

 

Un univers plat, mais prétexte

Les jeux de chasse n’ont pas vocation à raconter une histoire passionnante dans un univers très complexe. God Eater 2 essaye quant à lui de conter quelque chose. Un effort qui, accompagné d’une mise en scène un peu plus travaillée, donne l’impression d’avoir une raison de chasser. Et vous savez quoi ? C’est exactement ce qu’il fallait. Même si les personnages ne sont pas très épais et l’univers transcendant, la raison est présente, et c’est tout à fait suffisant. Il n’y avait pas de raisons d’en faire beaucoup plus.

Mais, c’est surtout un élément qui m’a surpris et plu : le jeu fait en sorte de justifier l’équipement grandiloquent dont vous êtes équipé, et surtout : comment êtes-vous capable de manipuler une épée de deux mètres de long ? Si cette question vous taraude lorsque vous voyez des images du jeu, sachez que c’est le sujet de l’introduction de chacun des deux opus. Le jeu parle aussi d’un thème qui est certes classique dans un monde post-apocalyptique, mais c’est tout de même appréciable : l’acceptation de la mort et de n’être qu’un combattant parmi tant d’autre.

 

Le principal est là, et ça marche

Là, God Eater creuse la différence avec les autres jeux de chasse avec quelques mécaniques intéressantes. Votre personnage est capable de sauter à loisir, de dasher, mais aussi d’avoir des compagnons au combat ; pas des sidekick pratiquement inutiles comme les Felynes dans Monster Hunter Freedom Unit, mais des PNJ qui se battent. Ils font ce qu’ils peuvent et ne sont pas aussi puissants qu’un vrai joueur, mais ils se défendent et arrivent à vous soutenir.

Toutes ces petites trouvailles amènent à un gameplay plus vif, surtout lorsqu’on rajoute les pouvoirs que l’on débloque plus tard, mais également les compétences passives fournies par vos compagnons (… compétences que vous pouvez changer à loisir dans le hub). Petit élément qui plaira aux novices : le jeu est plus didactique et moins punitif qu’un Monster Hunter, même s’il a un peu de mal à expliquer ses nombreuses subtilités. Autre point qui fluidifie l’action : les chargements sont courts et sont absents des zones de mission, qui sont ouvertes à l’instar d’un Freedom Wars, mais tout de même cloisonnées. Pour le coup, c’est une qualité , car plus étendu, elles seraient devenues désagréables à parcourir.

Vous avez la possibilité de courir et de récupérer des objets sur le terrain. Vous n’êtes pas obligé de retourner affronter la ou les créatures si vous ne vous sentez pas prêt à retourner au charbon. Attention cela dit, les monstres se nourrissent pour regagner de leur vie ; ne laissez donc pas votre / vos cible(s) trop longtemps seule(s), car vous pourriez le regretter. La fuite est une option à prendre en compte en cas de danger ; la mort dans les jeux de chasse étant très frustrante. Le gamefeel est cela dit un peu faible comparé à la concurrence, même si, évidemment, le sentiment de maîtrise est plus grand au fur et à mesure du jeu.

La seule chose qui s’avère vraiment plaisante par rapport aux autres titres du genre, c’est le dash qui fait que le jeu bouge beaucoup plus et rend l’expérience plus agréable. On note aussi que, malgré la caméra libre, celle-ci ne soit que peu pratique en lieu clos, bien que le jeu évite cet écueil par une ouverture de ses zones. Et finalement, malgré un manque d’impact des coups, le jeu s’avère vraiment bon à jouer. Ces temps de chargements courts, leurs absences une fois sur le terrain, et la fluidité technique, finissent par amoindrir les défauts d’un jeu qui est certes vieillissant sur à peu près tous les domaines, mais demande la centaine d’heure et plus pour se conclure… Tout en sachant qu’il y a le premier opus compris dans cette édition. Comprenez bien que si vous cherchez un jeu de chasse, God Eater 2 : Rage Burst est une chaleureuse recommandation.

 

Adapté aux sessions de jeux aussi bien courtes que longues, God Eater 2 : Rage Burst, est un titre des plus solides et des plus généreux. Avec la promesse de centaines d’heures de jeux, une richesse de mécaniques qui lui font honneur, et une réalisation qui permet un confort de jeu presque parfait, on ne peut quasiment pas critiquer la partie ludique. Dommage cela dit que visuellement et artistiquement parlant, le titre n’arrive pas à tirer son épingle du jeu. Mais ce n’est pas en ça qu’un jeu est réussi, et God Eater 2 rempli largement et avec brio toutes les cases du cahier des charges du jeu chronophage.

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A propos de l'auteur : Marcheur

Enfant attardé de Kreia et d’Alfred de Musset. Pense que tout est narration, et répète sans cesse qu’il donne tout en dansant comme un ouf

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