Homefront : The Revolution, retour sur les DLC

Homefront : The Revolution, retour sur les DLC

Une critique de DLC ? Marcheur, qu’est-ce qu’il t’es arrivé ? « Bah en fait, pour tout vous dire, je n’ai plus beaucoup d’idées d’articles, j’attends comme un fou d’avoir enfin une PS4 pour renouveler ma ludothèque, je n’ai pas tout à fait fini les jeux que je veux critiquer sur PS Vita, et plus globalement, je fais encore ce que je veux, non ?  » . Peut-être, mais te rends-tu compte que tu es toi-même en train de simuler le fait que tu rapportes les paroles de quelqu’un d’autre, alors que c’est toi-même qui parle entre ces guillemets ? « … la fatigue  » . Oui, la fatigue.

 

Alors, Homefront : The Revolution. Les mauvaises langues diront que je lui ai consacré plus de temps qu’il n’en mérite, à ce jeu cassé de partout, racontant comment les États-Unis essayent encore de faire de la propagande pour leur idéologie, au travers d’un jeu de science-fiction tout à fait capillotracté. Ouais, sauf qu’en fait bon voilà, j’aime le Cry Engine, j’aime les FPS, et je trouve que le titre a une atmosphère fantastique, doublée de deux-trois idées ici et là qui sauvent le tableau. Est-ce que je suis en train de vous dire qu’il faut sauter sur le jeu et ses DLC ? Non. Par contre, il n’est pas possible et c’est dommage de ne sauter que sur ses trois DLC, qui ressemblent à des expérimentations du studio afin de savoir s’ils pouvaient proposer du mieux pour un hypothétique Homefront 3, ou Homefront Liberation.  Enfin… je leur fais confiance pour trouver un autre titre bien merdique.

Donc, Homefront : The Revolution, je l’ai pris dans son édition Freedom Fighter, donc avec le Season Pass et tout le tralala. Ça aurait quand même été con de ne pas jouer aux DLC narratifs qui étaient proposés. J’ai eu droit de conclure les deux premiers DLC après avoir complété le jeu de base, car ils étaient déjà disponibles. Nommés The Voice Of Freedom et Aftermath, j’ai pas mal de choses à dire sur ces deux-ci, car malgré les apparences, ils ne sont pas du tout représentatifs du jeu de base, et ce pour le meilleur.

Les deux ajouts proposent déjà un visuel décent, même si l’on regrette qu’ils ne diffèrent pas tant du visuel du jeu de base. Le premier DLC, The Voice Of Freedom, est particulièrement linéaire (… mais pas dirigiste), et ressemble à s’y méprendre à un gros niveau de Metro Last Light qui se serait perdu en route. L’intérêt ? C’est une préquelle, et il raconte une partie assez intéressante du conflit, tout en épaississant un personnage que l’on ne nous présente que peu dans le jeu de base, nommé Walker. Pourtant, le personnage s’avère être un moteur de l’aventure. On regrette simplement qu’il soit creux, et absolument inintéressant. Mais bon, le mec s’appelle Walker quoi ; non mais sérieux, qui voudrait s’appeler Marcheur en français ? Ça n’a pas de sens !

Toujours est-il que malgré le manque d’intérêt du personnage, le DLC prend environ un quart d’heure très dirigiste à la Call Of Duty, si vous êtes initié aux solo de la série d’Activision, pour poser son contexte et son histoire. Le résultat n’est pas parfait, mais ça se laisse mieux suivre que le jeu de base, qui profitait lui aussi d’une introduction dirigiste mais aussi quelque peu rushée. Une fois cette phase introductive passée, on découvre un level design un tout petit plus travaillé, avec des secrets cachés dans des arènes, ou artificiellement camouflés dans un couloir en mode : « Tiens, je me demande pourquoi il y a une caisse destructible parmi un tas de caisse indestructible ?  » . Ce genre de joyeusetés. Cela dit, les zones hostiles, moins nombreuses, ainsi qu’une narration plus soignée (… ça aide d’avoir un personnage qui sait l’ouvrir, n’est ce pas ?) soutiennent un rythme plus travaillé. On notera une attention remarquable et appréciée de proposer des phases d’infiltration moins répétitives et moins aléatoires. Merci pour elles.

Le final de cette extension embraye sur les événements que vous connaissez déjà si vous avez joué au jeu de base. C’est un effet classique, pas très efficace, mais on note globalement du mieux, et une vraie volonté de proposer un peu plus dans un contenu qui vous occupera une grosse heure. Vous pourrez sans doute monter à 90 minutes, mais ça reste assez court pour six euros.

La deuxième extension est assez différente et mise sur une narration toujours plus intéressante et présente que celle du jeu de base, mais on y retrouve un level design qui se rapproche beaucoup du compromis entre Crysis premier du nom et le troisième opus de cette même trilogie. On a donc droit à des zones assez vastes, avec beaucoup de possibilités d’approches qui renvoient dans les cordes le monde ouvert, pourtant pas si mal construit d’Homefront : The Revolution. Plus bourrin dans sa structure, cette extension, nommée Aftermath, revient sur une zone d’ombre de l’histoire de base, et complète le récit en proposant une suite pas fantastique mais intéressante dessinant un peu mieux des intentions futures. Malheureusement, le contenu pousse sans doute un peu trop dans son envie de s’avérer plus ouvert que le précédent, et souffre de quelques problèmes de rythme qui affectent légèrement l’appréciation d’un supplément un peu plus long (… cette fois le 100 % demandera grosso-modo deux bonnes heures), toujours au même tarif.

C’était, cela dit, des critiques qui ne s’appliquent pas forcément pour le dernier DLC, Beyond The Wall, car il se révèlerait presque être un addon. Il ne lui manquerait surement qu’une heure ou deux de contenu pour pouvoir récupérer ce titre. Proposé à un tarif trop important pour sa durée (… douze euros pour deux heures en ligne droite, et quatre en curiosité maximale ; c’est tout de même cher payé), on assiste simplement à un tour de force de la part de Dambuster Studio. Conscient des critiques de son jeu de base, après une introduction in media stress où l’on apprend qu’on a simplement perdu tout ce qu’on a construit dans l’aventure de base (… ça valait le coup de sacrifier des vies, tiens), le jeu nous transporte à l’extérieur de la ville.

Et rien que ça, c’est un vrai bol d’air frais, et on change enfin de lieu. Adieu ville tristoune de merde ! Bonjour le terroir américain avec des arbres, des fleurs, des fossés, et… un level design qui rappelle The Last Of Us ? En fait, on voit clairement que Dambuster ont joué au titre des Dogs, non seulement le visuel dans la gestion des lumières, dans le choix des couleurs, dans les environnements, mais aussi dans une petite séquence d’escorte sans contraintes (… voyez, exactement le même jeu !). Mais, c’est surtout cette science de cacher le couloir rappelant les astuces du studio californien qui fait la force de ce DLC. La première partie, linéaire mais sans abuser des artifices du DLC Voices Of Freedom, pose justement le contexte beaucoup plus efficacement, avant d’offrir un développement plus posé, moins téléphoné avec quelques énigmes, de l’exploration… Il faut finalement s’attendre à peu tirer de coups de feu dans ce DLC, hormis au début et à la fin. Ce qui surprend le plus, c’est lorsque action il aurait pu y avoir, les développeurs ont fait en sorte de permettre la furtivité.

Ces efforts, assez nombreux, se conjuguent avec des espaces vastes ET bien construits, qui font plaisir à regarder, à explorer, et à exploiter. L’IA ennemie est d’ailleurs ici moins prise à défaut par les environnements, tandis que leur construction permet de moins profiter de leur stupidité. Les affrontements sont donc mieux équilibrés, plus palpitants, et l’ultime combat que l’on mène dans cette extension, aux allures de baroud d’honneur pour la série Homefront, offre un combat apocalyptique et épique dans un cadre originellement assez intimiste. Une belle idée qui donne lieu à une fusillade déchaînée particulièrement tendue, en forçant le joueur à se retrancher dans un lieu assez petit, cachant les quelques soucis de maniabilité du titre de base.

Toujours en petits détails, ce DLC offre beaucoup de documents à trouver, mais parfois astucieusement cachés .On a toujours envie d’en voir un peu plus, et c’est naturellement ce que j’ai fait. Dommage qu’il n’y ait pas de nouveautés autres que marcher dans les fossés qui nous ralenti (… avec le héros qui s’exclame « oh non pas la boue !  » ), toujours efficacement doublé en français. Dambuster s’est fendu de quelques nouvelles compositions renvoyant dans les cordes les compositions du jeu de base. Le pire étant avec cet addon, c’est que même dans son scénario, sa mise en scène, et son écriture, ce DLC supplante aisément l’histoire du jeu de base. Le final est d’ailleurs assez satisfaisant, et on imagine aisément une suite… mais aussi que l’histoire peut se finir là-dessus. On en vient à regretter qu’il ne faille que quatre heures grand maximum pour un DLC qui aurait facilement pu muter en addon, mais est-ce que cela enlève la réussite de ce nouveau contenu ? Absolument pas.

 

Dambuster a réussi son pari en proposant trois contenus qui justifient l’investissement dans le Season Pass. Avec bien des efforts et des corrections, le studio a réussi à esquisser un avenir intéressant à la saga. Malheureusement, en l’état et vu les ventes plus que décevantes de ce blockbuster brisé, il n’y a plus qu’à espérer que le rachat de la licence et du jeu que nous connaissons n’ait pas trop coûté à Deep Silver, et que Dambuster ait un jour la chance d’offrir à la saga un jeu à l’image des extensions du second opus. En tous les cas, la licence et son honneur sont pour moi sauvés par Dambuster, qui profite de cette occasion pour travailler en reprenant de zéro, sans la base du travail de Crytek afin d’offrir leur vision. Bien joué les gars !

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A propos de l'auteur : Marcheur

Enfant attardé de Kreia et d’Alfred de Musset. Pense que tout est narration, et répète sans cesse qu’il donne tout en dansant comme un ouf

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