Killzone mercenary

Vous savez, Sony m’a parfois vraiment ébloui, mais il m’a aussi beaucoup fait rire. Surtout lorsque j’ai appris que la licence Killzone était censée concurrencer Halo. Bon, on ne peut pas dire que Killzone 1 et 2 soit de mauvais titres ; ils sont même tout à fait solides en termes de jouabilité, et le second reste une gifle esthétique assez féroce, bien que la série n’ait jamais vraiment réussi à ne serait-ce qu’approcher Halo. Reste que la PS Vita a eu son Killzone exclusif, et a donc eu l’un de ces deux FPS majeurs que sont l’immonde Resistance Burning Skies et ce fameux Killzone Mercenary. Est-ce qu’il est bien le jeu tant attendu, permettant de mettre en avant les deux sticks de la Vita, ainsi que ses fonctionnalités tactiles ? Réponse.

 

Une prouesse technique avant tout

Développé par Guerilla Cambridge et sorti le 4 septembre 2013, ce Killzone est là pour prouver pas mal de choses. Déjà que la PS Vita en a dans le bide – si des gens en doutait encore, mais il est aussi possible de faire un bon jeu de tir à la première personne sur cette console. Le challenge est tout de même assez relevé pour le studio, et il va donc essayer de montrer que la Vita n’est pas uniquement bonne qu’en jeu indépendant ou en jeu d’aventure japonais.

Côté visuel déjà : chapeau, les gars. D’une beauté impressionnante, Killzone Mercenary est une leçon d’optimisation. Tiré du moteur de Killzone 3, cet épisode portable délivre une myriade d’effets visuels léchés, des textures détaillées, et des environnements criants de réalisme pour une si petite machine. Il arrive même que des séquences particulièrement impressionnantes nous donnent l’impression d’être sur une console de salon de septième génération, mais que nenni : c’est bien la portable boudée de Sony qui affiche ce rendu aussi détaillé et précis. Elle se permet d’ailleurs d’être en résolution native, c’est à dire en 544 x 960p, ce qui est une excellente résolution pour un écran aussi petit.

Les modélisations des environnements, des armes et des personnages sont toutes admirablement retranscrites et travaillées. Un soin que l’on retrouve tout au long du titre, et qui nous fait dire que oui, si envie il y a de bien faire les choses, elles peuvent être magnifiquement faites sur PS Vita. Artistiquement, le jeu reste fidèle à la série et propose un rendu aux couleurs ternes dans un univers très réaliste. Les adversaires ont l’allure de soldats nazis, et ont donc l’air très très méchants, mais ils sont aussi très classes. La comparaison entre le héros et nos adversaires va clairement à l’avantage de ceux-ci, car ils ont un équipement cool là où l’on se paye des tenues vraiment laides. Enfin… la mode n’est pas vraiment le thème central du titre, mais merde, moi aussi je veux en jeter !

Pour ce qui est des musiques, rien de bien passionnant par contre. Si on apprécie des doublages et des bruitages assez réussis à la spatialisation plutôt maîtrisée, on regrette que les différentes tracks qui animent l’ensemble soient aussi impersonnelles et ennuyeuses à l’écoute prolongée. J’ai pourtant l’habitude d’écouter les musiques de manière extérieure au jeu, mais là, c’est tout bonnement trop ennuyeux pour me motiver.

 

Une jouabilité adaptée

Bon, on reste devant un jeu de pan-pan que ma copine trouve toujours aussi emmerdant et débile, mais on est aussi devant une version assez lente et réaliste du genre. Notre ami le héros est donc particulièrement peu habile à imiter ses homologues du genre du fast FPS, et se contente de bouger comme s’il portait un équipement de quelques dizaines de kilos… ce qui est effectivement le cas, merci de le faire remarquer. Toujours est-il que la jouabilité est appuyée par de belles animations, bien détaillées, qui compensent la lenteur ressentie dans les mouvements, tout en retranscrivant bien le côté massif et puissant de l’ensemble. Des animations accompagnées d’un soin particulier à rendre les armes toutes plus imposantes les unes que les autres, ce qui est toujours très appréciable.

En termes d’équipement, le jeu propose un grand nombre d’accessoires, de grenades, de C4, et autres joyeusetés ainsi qu’un arsenal fourni d’armes en tout genre permettant de varier les approches, sachant que vous pouvez vous la jouer à la Snake en passant la plupart des situations sans tirer un coup de feu. Une richesse remarquable de la jouabilité qui est à contrebalancer par la faible durée de vie de la campagne solo ; comptez à peine quatre heures pour la finir une première fois. La rejouabilité est par contre boostée par quelques à-côtés, ainsi que par les diverses approches disponibles.

On saluera aussi le système de piratage usant du tactile, tout comme la sélection des équipements secondaires se faisant à l’écran – ce qui économise grandement le nombre de touches et participe à une ergonomie globale frôlant la perfection. Si seulement le lancer de grenade avait joui d’une plus grande précision, le gyroscope eut été plus pratique, et j’aurais dit qu’il s’agissait d’un sans-faute.

Bien évidemment, ce Killzone dispose d’un mode multijoueur qui est pour le coup extrêmement soigné, et qui profite de l’expérience des jeux de console de salon. Bien fourni en contenu, et possédant des cartes soignées qui n’ont rien à envier aux zones – curieusement bien fichues et ouvertes – du mode solo, un soin profitant aussi à l’attachement réel qui se fait à ce petit FPS qui fait tout pour paraître en bon petit soldat. Pour conclure, sachez que chaque action vous octroiera de l’argent vous permettant de débloquer de nouveaux objets ; un classique des jeux à courte durée de vie, mais qui veulent durer un peu plus longtemps grâce au système de progression basé sur le farm.

 

Il a des choses à raconter, il paraît

Il faut le dire : je considère l’histoire des Killzone comme étant pire qu’anecdotique. Cela se prend grave au sérieux ; on n’en a rien à faire, et pourtant le jeu essaye tout le temps de nous intéresser sans la moindre trace d’humour et d’intérêt. Quoi qu’il en soit, ce Mercenary part d’une idée plus intéressante que prévue  on joue un mercenaire. On laisse donc de côté le manichéisme ressenti dans les épisodes de salon, et l’on joue un simple gars qui veut des thunes en tuant des gens, qu’il soit Helghast (… remarquez le soin apporté à la diabolisation de leur nom) ou de l’ISA. Si ça rapporte du fric de le tuer, on le fait.

Ce qui est intéressant, c’est que la lecture dichotomique de la saga disparaît. L’Helghast est certes assez cruel dans ses méthodes, mais il faut se rappeler que l’ISA essaye de s’accaparer leur planète. Eh oui mes amis : une nouvelle fois les américains envahissent d’autres pays pour répandre la culture et la démocratie en charcutant et s’accaparant tout sur son passage… quoi un lapsus révélateur ? L’histoire se suit donc sans déplaisir parce qu’elle traite de quelques thèmes qui sont somme toute assez peu travaillés, vu que l’aventure ne dure que quatre heures. Mais pour ce que cela vaut, tant mieux car le liant entre les différents niveaux possède un semblant de cohérence, et propose autre chose que du « va là bas tirer sur des gens« .

On ne demandera par contre pas aux dialogues d’être formidablement écrits, ni de receler de quelques punchlines bien salées. Après tout, on est devant un jeu de guerre, et comme tout jeu de guerre, le dialogue est un prétexte à introduire les gens à ne pas tuer, et ceux qu’il est possible d’égorger joyeusement tandis que les développeurs nous récompensent de notre acte vertueux. La morale dans le jeu vidéo : un concept aussi lointain que l’amour-propre dans le journalisme. Toujours est-il que Mercenary fait mieux que ses aînés dans l’écriture, et finalement dans à peu près tout, hormis les graphismes, ce qui est assez révélateur de la qualité du titre.

 

Oui, Killzone Mercenary est un FPS très bien travaillé et très convenable, qui satisfera tout amateur du genre sur la machine portable de Sony. Je ne m’y attendais pas en le lançant, mais il s’agit effectivement d’une baffe technique qui s’avère être aussi, et surtout, la preuve qu’il est possible de faire un jeu de tir en vue subjective très convenable sur une machine portable, tout en utilisant toutes ses mécaniques. Merci Guerilla pour ce jeu très solide, qui propose à lui seul un réel argument pour acquérir la portable de Sony. Allez, peut-être qu’un jour on se reverra pour Shadow Fall et Horizon Zero Dawn sur PS4 !

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A propos de l'auteur : Marcheur

Enfant attardé de Kreia et d’Alfred de Musset. Pense que tout est narration, et répète sans cesse qu’il donne tout en dansant comme un ouf

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