La PS Vita

La PS Vita

On peut faire difficilement plus évident comme titre, la PS Vita. C’est la seconde et dernière console portable de Sony. Commencer en annonçant d’emblée que c’est la dernière, c’est une manière de vous introduire à l’image que le public et la presse ont de la machine, c’est-à-dire un échec cuisant – commercial tout du moins. Parce que pour ce qui est de la critique du support, difficile de qualifier le produit de raté. Difficile aussi de le qualifier de peu puissant, peu innovant, peu pratique. Non, la PS Vita est certainement une machine de haute qualité, mais mal communiquée et mal encadrée. Chronique d’un gaspillage agaçant.

 

Environ 13 millions de ventes, en plus de 3 ans de commercialisation. C’est le nombre qu’il faut retenir pour cette machine. Sans être un bide phénoménal comme a pu l’être la Dreamcast, difficile d’être enthousiaste face à cela. Et Sony avait anticipé cet échec dès le lancement, car la date de la dernière exclusivité de la machine éditée par son créateur est le 22 novembre 2013, soit un an et demi après son lancement. Ce qui, à l’échelle du temps de développement d’un jeu, revient à dire que Tearaway était en développement avant le lancement de la machine. Cela sous-entend que dès la sortie, Sony n’investissait plus un kopeck dans la production de titres exclusifs, hormis le cas Gravity Rush 2 qui finira sa route en 2016 – sur PS4 exclusivement. Aujourd’hui, la PS Vita est alimentée par les tiers japonais de manière quasi-exclusive, et aussi par les développeurs indépendants, qui regardent avec tendresse cette petite machine qui a tout d’une grande. Mais penchons nous justement sur cette machine avant de pleurer son sort.

 

Des gros titres peu nombreux, mais de qualité

Ce qui pousse à l’achat d’une console – qui est toujours un investissement d’argent, mais surtout de temps – ce sont les exclusivités de la machine, ou plus exactement les triple A. Parce que oui, sans vouloir lancer de débat à la con, les triple A sont bel et bien les titres qui nous dirigent vers une console plutôt qu’une autre. Pour le coup, la Vita a peu d’arguments, même s’il serait stupide de s’arrêter à ce constat. Gravity Rush, Uncharted Golden Abyss, Tearaway, Soul Sacrifice, Killzone Mercenary, Freedom Wars, Resistance Burning Skies, Unit 13, Wipeout 2048, et Dragon’s Crown sont autant de jeux ambitieux que la machine possède. Certes ce ne sont que les titres édités par Sony et ils en restent un certain nombre derrière, mais ils sont les seuls à vraiment exploiter la machine comme elle aurait dû l’être. Mais force est de constater que rien que cinq d’entre eux ont suffit à me pousser à la machine parce que ce sont des jeux soient impressionnants, soient vraiment cool à jouer.

Prenons au hasard (… j’ai presque acheté la machine pour lui) Tearaway. Tearaway est un jeu fabuleux, visuellement magnifique, artistiquement parfait, jouabilité précise, variée et léchée. J’ai d’autres choses à en dire, mais je me réserve pour une future critique. Soul Sacrifice est assez enivrant par son esthétisme par sa jouabilité, son dynamisme, sa profondeur. Gravity Rush offre une liberté et une nouvelle manière de jouer. Bref, vous m’aurez compris, la Vita propose peu de gros titres, mais des grands titres qui ont le mérite d’exploiter la machine dans ce qu’elle a de plus cool à proposer, c’est à dire la gyroscopie, le tactile avant-arrière, et la fonction photo/vidéo. Je prenais tout cela pour du gadget, mais bien exploité et réfléchi, ils deviennent des éléments indispensables de la machine. Donc, si vous avez peur de manquer de gros titres de qualité : non, mais si vous avez envie de ne jouer qu’à ça, c’est mort. Mais cela n’est pas un vrai problème.

 

Le Japon fait de la résistance

Vous êtes un Otaku ? Alors la PS Vita doit être d’ors et déjà en votre possession. Elle regorge de titres venus du pays du soleil levant, et vous satisfera avec des jeux comme la série des Danganronpa, Persona 4 Golden, une tripotée de Visual Novel, une masse de J-RPG ou D-J-RPG (Dungeon Japan Role Playing Game), et des jeux de rythme tel Hatsune Miku Project Diva F. Si vous n’êtes pas un Otaku et que la simple idée de toucher à un jeu de rythme vous hérisse le poil (… je lève la main), eh bien sachez que, parmi cette foule de bizarreries – qui pour un occidental un peu fermé comme moi peut paraître très effrayante, voire sordide – il y a des jeux très cools, très bons et très inspirés. J’ai une bonne petite tripotée de jeux qui me donnent envie, mais qui attendent d’être traduits en anglais pour être accessibles à un Gaïjin comme moi.

Des exemples de bons jeux ? Les Danganronpa, Persona 4, Toukiden, Dariusburst pour les amateurs de shoot’em up, Sword Art Online, Steins Gate… Des jeux, il y en a en masse si on aime le Japon et si on aime les genres de niche. Si vous êtes un curieux, je vous invite à vous pencher sur ces titres assez obscurs qui, si pour beaucoup ne sont qu’en Japonais (marché protectionniste, tout ça…) connaissent aussi beaucoup de traductions anglaises. Et si vous n’êtes pas trop fainéant, cela ne devrait pas vous poser de problème que de lire la langue de Shakespeare, surtout que dans la plupart des cas, l’anglais est aisé à comprendre ; c’est un gars particulièrement médiocre en anglais qui vous le dit, donc niveau excuses, vous êtes proche du zéro. Par contre, sachez qu’il vous faudra résister au design de merde ces jeux.

 

Un marché indépendant vaste et varié

Vous avez peut-être lu, durant votre existence virtuelle sur le net, que la Vita était la console rêvée des indépendants, faute d’être un oasis intarissable. Il est vrai que la console a connu des sorties et des portages de jeux indépendants désormais classiques. Si vous rêviez de jouer dans le bus à Super Meat Boy, c’est possible. Pareil pour Fez, Hotline Miami (et le 2), Bastion, Don’t Starve, Rogue Legacy, Spelunky, Lone Survivor, Guacamelee, Limbo, et bien d’autres. Rien que le fait qu’ils soient présents sur une console portable rend ces versions selon moi meilleures, parce que si je refuse de jouer à ces jeux sur un pc puissant, ou même une console de dernière génération (… faut dire ce qui est : c’est moche), eh bien sur Vita cela passe bien mieux. Oui, je vais surement choquer, mais si je dois jouer à un jeu qui ressemble à de la Nes, je préfère le faire sur une console portable, et pas me défoncer la vue sur un écran HD.

De plus je n’ai pas cité tous les titres, mais il y en a d’autres à venir, avec des cas spéciaux : des jeux indépendants exclusifs à la machine. Là, vous me répondez « mais c’est pas possible mec, les indés c’est sur pc ! » Détrompes-toi, interlocuteur inexistant et bien pratique, il y en effet des titres indépendants que tu ne trouveras que sur la PS Vita. Une sélection ? Alors citons par exemple (… parce que je n’ai pas d’autres noms en tête) Escape Plan (… très rigolo et original) Dokuro (… mignon et agréable à jouer) et Murasaki Baby (… joli). Ce sont trois jeux qui montrent que la Vita est aussi une plateforme de développement parfaite pour la production de petits titres frais et mignons. Encore faut-il que les développeurs suivent, mais quand une machine est abandonnée par son développeur, on s’attend logiquement à ce qu’il n’y ait plus de soutien du tout-venant des Tiers et des indépendants. Fort heureusement, la Vita résiste, et résiste plutôt bien, comme je vais l’expliquer.

 

Un avenir pour la Vita malgré les rumeurs

La Vita n’est pas une console morte. C’est énervant à lire, et je le pensais aussi avant de l’avoir. Je ne suis pas désespéré de mon achat, et en l’état, la console vaut ce que j’ai investi dedans rien qu’avec les quelques titres que j’ai dessus. La Vita n’est pas morte parce qu’elle se vend convenablement au Japon, qu’en Europe elle connaît encore un certain intérêt, et surtout que les indés et les tiers ne l’ont pas abandonné. Il y a peu, Bastion y a connu un portage, The Banner Saga suivra, un Xcom, beaucoup de J-RPG, des indépendants, les jeux de Telltale, et bien d’autres encore… Ce n’est pas une console faite pour le grand public et cela ne l’a jamais été, tout comme la Wii U d’ailleurs. C’est une plateforme de jeux portable qui propose un catalogue varié, si tant est qu’on ne s’intéresse pas qu’aux gros budgets. Elle propose également des fonctionnalités intéressantes pour possesseurs de PS4, tel le remote play (jouer à distance à sa PS4, ça a de la gueule quand même !), peut aussi aller convenablement sur le net

Et pour ce qui est de l’espoir de voir plus de gros titres dessus, il y a peu, il y a eu l’annonce d’un Dragon Quest Builders, un Minecraft-like à destination de la machine. Comme Minecraft est le jeu le plus vendu de la console, et Dragon Quest une licence très forte au Japon, pourquoi ne pas espérer un gros boost des ventes ? Boost qui amènera surement d’autres portages de jeux, voire, soyons fous, des jeux pensés ou repensés pour la machine. Il y aura aussi l’âge des émulateurs pour la console ; pouvoir jouer à ses titres de PS2 / Gamecube / Xbox première du nom, a de quoi séduire. Bref, un futur, il y en a encore un pour cette petite mais puissante machine.

 

Des défauts, en vrac

Les cartes mémoires coûtent une blinde et n’ont que peu d’espace disponible. Le PSN c’est de la merde totale. Ça s’encrasse vite. Faut aimer les sticks symétriques. La plupart des titres sont uniquement téléchargeables. Elle ne fait pas grille-pain ni cafetière. Supporter le fait que Sony soit incapable d’assumer sa machine peut s’avérer difficile. Hormis ces quelques défauts, il y a des qualités indéniables à cette console, et je pense les avoir cité. Alors, la PS Vita, est-ce que c’est cool ? Ouais, mais pas pour tout le monde.

 

La Vita est une bonne machine de jeux. Les titres disponibles suffisent à convaincre l’exigeant monsieur que je suis, et son avenir suscite un minimum mon intérêt. Dommage que Sony étouffe la machine sous un coussin, et que l’occident ne daigne pas tenter quelque chose. Si vous êtes amateur de jeux indépendants ou de jeux Japonais, ou simplement avez envie d’une machine de jeu portable agréable en main, avec quelques brillants jeux ambitieux, une foule de petits jeux autant de qualité que très chronophages (Monster Hunter-like, mes études vous détestent !) Donc, je la conseille, en connaissance de cause.

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A propos de l'auteur : Marcheur

Enfant attardé de Kreia et d’Alfred de Musset. Pense que tout est narration, et répète sans cesse qu’il donne tout en dansant comme un ouf

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