Titanfall 2 (solo)

Titanfall 2

Du rythme. Qu’est-ce que l’on peut demander de plus à un FPS popcorn en solo ? Titanfall premier du nom avait fait l’impasse sur la PS4 et sur le mode solo pour lancer une nouvelle licence. Dorénavant, Titanfall est disponible sur toutes les machines, et s’offre une chance d’enfoncer le clou en sortant entre Battlefield One et Call of Duty Infinite Warfare. De quoi se garantir un suicide commercial et satisfaire l’égo de Respawn Entertainment, anciens d’Infinity Ward voulant remettre les pendules à l’heure en affrontant frontalement son ancien bébé, désormais dans d’autres mains. Si sur le plan commercial Titanfall 2 est un échec relatif, il est surprenant de se dire qu’il est l’un des tous meilleurs FPS de la génération. Oui-oui, Titanfall 2, c’est du très très lourd.

 

Y a des petits temps faibles et des Titanfall ; il fallait que je le cale, parce que ce jeu de mot m’obsède depuis l’annonce du titre. J’adore le premier Titanfall. J’y ai joué sur Xbox 360, avant d’acquérir une One pour continuer à y jouer sur cette machine. Je considère que c’est l’un des principaux acteurs de l’assouplissement du FPS popcorn, celui qui a un peu fait bouger les choses, jusqu’à convaincre Activision de les singer en sortant le très correct Call of Duty : Advanced Warfare, qui signait un renouveau relatif et un désamour loin d’être relatif des fans de la saga. En effet, ces derniers ne retrouvaient pas leur jeu favori, dont ils achetaient le DLC annuel à cinquante balles. Que voulez-vous. Enfin, on ne parle pas de FPS annuel ici. On se concentre plutôt sur ce qui a un intérêt, et en l’occurrence, Titanfall 2 en a, en multijoueur comme en solo, parce que oui : pour sa première campagne solo, Respawn Entertainment refuse la simplicité en proposant des niveaux de FPS communs, des scripts, et une aventure qui prône une liberté d’action simulée.

Rien de tout ça. Enfin, si, on se mangera quelques scripts, mais rien de si envahissants, bien que les cinématiques coupent parfois trop le flow. On reste sur du Titanfall, un fast FPS adapté au pad (… ouhla le gros mot !). On enchaîne des niveaux tous assez intelligemment construits, et alternant avec brio des phases qu’on aurait certainement jamais imaginé voir dans un jeu mainstream. Titanfall 2 s’amuse en effet à proposer des micro-phases de puzzle, de plateformes rappelant un peu le feeling d’un Mirror’s Edge, du shoot sur rail à l’occasion, des moments contemplatifs, et de l’exploration. Le jeu parvient même à économiser avec brio son gimmick : le titan, bien que ce soit pour mieux offrir des affrontements massifs entre colosses mécaniques se livrant à des combats dantesques, où l’on prend conscience de la force du gameplay asymétrique du jeu. On prend son putain de pied sur cette campagne, c’est putain de bien, et j’écris beaucoup trop « putain  » dans mes articles.

Ce qui est impressionnant avec Titanfall 2, c’est que le scénario est un foutu timbre poste, sauf que le jeu en a conscience et fait alors le focus sur les mésaventures de BT le titan, et Cooper le pilote malgré lui. Si l’on n’échappe pas aux clichés du buddy movie, il faut bien admettre qu’en environ cinq heures de temps, on s’attache à son titan, on comprend le fameux lien du « pilote et de sa machine  » , et on s’attache inconsciemment à un univers qui se délivre discrètement par le décor et par l’action. Si Titanfall 2 est varié, il n’alourdit que rarement son rythme par des phases de narration où le joueur est spectateur. Certes, on lui reprochera ces moments un peu gênants où l’on doit attendre que le script s’enclenche après que le titan ait monté en ascenseur, mais mis à part cela, est-ce que j’ai un reproche à faire à une campagne qui, en cinq heures, arrive à avoir plus d’idées qu’un jeu Ubisoft en cinquante ?

Alors, oui, le jeu est pas bien joli, c’est une résolution dynamique et, globalement, c’est plus du 720p sur One, du 900 sur PS4 et du 1440 sur Pro, mais bon, c’est le prix à payer pour un affichage assez détaillé et des effets qui creusent l’écart visuel avec son prédécesseur, ainsi qu’un framerate qui a la politesse de rester stable à 60 fps en toutes circonstances. Après, il faut bien le dire : esthétiquement, c’est très froid, et on a rarement la mâchoire décrochée par des décors souvent assez rushés. Toutefois, ce n’est pas comme si on passait sa vie à regarder autour de nous (… quoique, ça arrive). On est globalement plus à apprécier un level design taillé pour un rythme effréné, exploitant à merveille le gameplay du titre et, s’il ne propose pas forcément de liberté, mettant en avant les spécificités du jeu. Quand on joue au solo de Titanfall 2, on comprend pourquoi cette licence existe, ce qu’elle a de plus que les autres, et croyez bien que ce n’est pas le cas d’une grande partie des nouvelles licences de cette génération.

On pourra parler des musiques de Stephen Barton qui signe une OST n’ayant rien de franchement originale, mais qui sait l’emballer quand il le faut, et qui sait aussi la ralentir lorsqu’il le faut. La synergie action / musique fonctionne convenablement, et ça pétarade au rythme des pétoires, ça souffle au rythme de l’exploration, et ça stress au rythme des plateformes et des courses murales. Monsieur fait le boulot comme il faut, les bruitages font de même, et les doublages d’acteurs entendus mille fois font ce que l’on attend d’eux. La bande sonore n’a rien à apporter de plus que le jeu ne donne déjà, parce qu’elle est parfaitement synergique… Et c’est une bonne chose.

 

Ça sent un peu la critique rushée ? Normal ; je n’ai pas grand chose à reprocher à Titanfall 2, et il n’y a finalement pas tant de changements que cela a signaler vis-à-vis du premier opus. Que voulez-vous : ça sait être rythmé, y a de l’action, de la plateforme, ça exploite convenablement les points forts du gameplay Titanfall. Respawn a juste réussi un tour de force ; ça dure cinq heures, ça coûte pas cher, le multijoueur est complet et excellent. Que voulez-vous d’autre ? Si vous aimez les FPS un peu vénère qui ne s’alourdissent pas d’un gros scénario, offrent de superbes scènes d’action, et se finissant en une très agréable après-midi avant de poursuivre au loisir le plaisir dans un mulitjoueur adorable, eh bien achetez le dernier FPS édité par EA… Comme quoi, tout arrive.

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A propos de l'auteur : Marcheur

Enfant attardé de Kreia et d’Alfred de Musset. Pense que tout est narration, et répète sans cesse qu’il donne tout en dansant comme un ouf

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