Warriors Orochi 3 Ultimate

Savez ce qu’est une imprimante ? Oui, surement que vous le savez. Nous en avons plus ou moins un besoin vital de nos jours, et photocopier / imprimer est devenu en peu de temps une habitude que l’on finira par perdre. Parce qu’au jour d’aujourd’hui, le papier physique n’a strictement aucune utilité, sauf pour une administration qui a encore dix ans de retard. Disons que vous connaissez aussi le concept du copier-coller ;  je viens de vous apprendre à quasiment faire un jeu à succès au Japon, voire une franchise très lucrative si vous adaptez un univers dans le même temps. Et si vous n’avez pas de franchise sous la main, choisissez le nom d’une caste quelconque de combattants, par exemple « Viking », et rajoutez « Warriors ». Introduisez-vous dans les locaux Japonais d’Omega Force et attrapez l’ordinateur où est stocké leur système de jeu ainsi que leur moteur. Ensuite, copiez puis collez sur votre ordinateur en changeant les skins sans aucun soin. Et voilà, vous avez fait un million seller. Vous ne me croyez pas ?

 

Et tu tapes, tapes, tapes, tapes, tapes, tapes, tapes, tapes, tapes…

Pour faire ce titre, voyez-vous, j’ai appliqué la méthode Omega Force, celle-là même qui a permis à ces génies de la flemmardise de réussir à imposer un modèle économique d’itérations successives du même jeu depuis bientôt vingt ans, et à brasser beaucoup, beaucoup d’argent. En effet, nous sommes en face d’un titre qui n’est pas feignant mais qui propose un gameplay que l’on connaît depuis le premier jeu de la franchise à désormais huit opus chiffrés, nommé Dynasty Warriors, qui ont donné naissance à une autre série en trois épisodes chiffrés nommée Samurai Warriors, pour enfin mettre à bas une franchise nommé Warriors Orochi dont le troisième opus est sorti en 2012.

Voilà, vous avez une idée de la productivité impressionnante du studio, et vous vous dites : « ils ont fait quatorze jeux en dix neuf ans, ce sont des bosseurs« , mais ce que j’ai oublié de vous dire, c’est qu’ils ont fait d’autres jeux. Trois fois rien. Juste que si on fait le compte de tout ce qui est sorti de chez eux, on arrive à quarante quatre versions, jeux originaux et versions améliorées comprises. Comprenez qu’à ce niveau, l’avocat à la défense ferme un peu sa bouche et va dans le coin porter compagnie à Life is Strange (… c’est du harcèlement à ce niveau, je vous l’accorde), tandis que le procès ne dure qu’un instant. Il y a du copier-coller en masse ; Omega Force ne peut cacher le fait qu’ils ne sont pas des créatifs, et qu’ils ne l’ont été que le jour où le premier opus est sorti en 1997. Aussi effrayant que cela puisse paraître, depuis ce jour, hormis les améliorations de moteur et l’enrichissement de contenu, il n’y a pas eu de remise en cause de la formule.

Cela peut paraître grave d’un point de vue moral, certes. Je peux le comprendre, je le conçois, et je soutiens cette vision obscure du studio, mais on peut aussi se dire que le public n’a jamais été plus fidèle qu’aujourd’hui et qu’il doit forcément y avoir anguille sous roche, voire plutôt baleine sous gravillon. Si leurs jeux partagent les mêmes défauts depuis tout ce temps, ils partagent aussi des qualités qu’il n’y a nulle part ailleurs, ou que je n’ai pas encore constaté, et sans doute est-ce pour cela que j’ai beaucoup apprécié le titre ici présent.

 

Loutrage… Que c’est laid !

Nous sommes en 2014, sur une console de huitième génération, et on est en droit de se demander s’il est possible de sortir quasi simultanément un jeu ressemblant à celui-ci à côté d’un Lords of the Fallen. D’accord, LOTF n’affiche pas trois cent personnages à l’écran, mais il n’affiche pas non plus une modélisation ridiculement pauvre, ni des textures aussi laides, et encore moins un affichage manquant de lisibilité. Les cartes sont, cela dit, assez vastes, mais tellement pauvres en détails que l’on se demande sérieusement comment est-ce possible de sortir un jeu aussi laid sur des consoles aussi… Hein ? Il y a eu une version PS Vita du titre ? Ah ouais d’accord.

Cela n’excuse cependant pas la direction artistique très négligée, et pourtant pas négligeable, vu que le jeu n’est franchement pas beau du tout. Heureusement, l’ensemble est assez fluide. Fluide, mais les animations n’en sont pas embellies vu qu’elles ont deux petites générations de retards. Mais, lorsqu’on voit la quantité effarantes de mouvements que la grosse centaine de personnages peut effectuer, on relativise. Ici, quantité est plus considéré que la qualité, même si…

La beauté de Warriors Orochi 3, c’est de faire voler dix personnages en donnant un coup, de briser des armées entières en envoyant du monde dans l’au delà en trois – quatre coups doublés d’une attaque finale dévastatrice. Si l’ensemble est très laid, on ne peut pas dire que le feeling n’est pas soigné, et même si ce n’est pas très joli, on est heureux de voir tout ce joli monde mourir en s’éparpillant partout. Au niveau des musiques et des doublages c’est… passable. Très passable ; je n’ai pas gardé souvenir du tout de tout ce que j’ai entendu. Par contre, les bruitages participent énormément au feeling du jeu en s’avérant très percutants. Un très bon point dans un titre du genre.

 

Une richesse ahurissante

Si je vous dis que le jeu possède une pelleté de cartes assez vastes, un mode histoire de cinquante heures, et plus de cent personnages tous très différents à jouer, que me répondez-vous ? Oui, vous pouvez poser des RTT ou préparer votre corps à dépasser les deux cent heures, et aisément qui plus est, pour tout débloquer, tout voir, tout faire. Car en plus de ce contenu, vous pouvez jouer en coop, y compris en local (… WOUAH ! Avec l’écran splitté et le pote qui joue à côté de toi en volant toutes les bières ? Ouais !)

Après tout, ce contenu s’accompagne d’un gameplay particulièrement répétitif, appuyé par une jouabilité simplissime et un plaisir de jeu proprement hypnotisant. Voyez-vous, il y a un compteur des cadavres que vous laissez derrière vous ; si vous êtes obsédé par les chiffres (… Flofrost, elle est pour toi) sachez que ça monte à 100… 200… 500… 1000… 3000. Par bataille, vous pouvez tuer tous ces abrutis d’ennemis qui attendent sagement de se faire assassiner. C’est juste fabuleux comme sentiment de puissance. On ne décroche plus une fois la bataille lancée.

Enfin si, on décroche lorsque vient une cinématique venant altérer le bon déroulement du massacre, mettant en scène des personnages random avec écrit playable later sur le front. On en vient à souhaiter qu’il la ferme. Parce que oui, il ne faut vraiment pas attendre ce jeu sur son écriture. En réalité, si vous attendez un Musô sur son écriture, c’est que vous êtes légèrement stupide, ou que vous êtes du genre à penser que Nintendo va créer de nombreuses nouvelles licences. Elle était gratuite, je vous l’accorde. Bien sûr il est possible de rencontrer des ennemis plus puissants que la moyenne et très, très, très théoriquement aussi puissant que vous. Mais, j’ai élaboré une méthode infaillible pour qu’ils ne vous posent pas de problèmes : frappez les sans les laisser bouger. Victoire, merci Marcheur !

Après, ne faites pas l’erreur de croire qu’il suffit de tartiner la gueule de vos adversaires pour triompher. C’est un peu vrai, mais il faut s’en tenir aux petites subtilités de la guerre, la straté… la gietra… la tragédie, exact. En usant de tragédie, vous saurez repérer quand est-ce qu’il faut aller aider un allié lorsqu’il est en danger, menacé par vos implacables adversaires que vous terrasserez. Voilà pour ce qui est de la tragédie ; il suffit de savoir se placer au bon moment sur la carte pour influer sur la lutte dans le bon sens du terme. En effet, si vous vous contentez de tuer des pleupleu par milliers, ce qui est tentant il faut bien l’admettre, vous finirez par vous rendre compte qu’ils reviennent à l’infini.

 

Est ce que Warriors Orochi 3 Ultimate est l’épisode qui change les Musô ? Non. Est-ce qu’il est à même d’attirer les plus réticents au genre et de les convaincre ? Non. Par contre, il s’agit du menu best of le plus copieux d’Omega Force, et ça n’est pas un mal que de proposer beaucoup de choses à ceux qui en veulent, parce que je dois bien avouer que j’ai beaucoup aimé perdre des heures à tabasser des gens. Oui, entre deux titres plus consistants et plus enrichissants, l’ami Warriors Orochi fait un travail d’animateur. Il te raconte deux trois conneries, te donne une activité au plaisir infini, et pendant ce temps te lâche pour te laisser jouer ailleurs avant d’y revenir. Donc, est-ce un mal que la photocopieuse d’Omega Force fonctionne à plein régime ? Oui peut-être, mais toujours est-il qu’à chaque copie, le même public saute sur le produit en se baffrant avec appétit, ce qui prouve que le goût, même une fois connu, continue de plaire. Qui suis-je alors pour critiquer plus que de raison quelque chose qui moi même me plaît beaucoup ?

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A propos de l'auteur : Marcheur

Enfant attardé de Kreia et d’Alfred de Musset. Pense que tout est narration, et répète sans cesse qu’il donne tout en dansant comme un ouf

2 Commentaires sur “Warriors Orochi 3 Ultimate”

  1. Toupilitou dit :

    Le seul jeu que j’ai fait dans ce goût-là, c’était One Piece Pirate Warrior 3… Et c’était exactement la même chose, mais en remplaçant le skin samouraï par celui de One Piece. Omega Force a dû refiler le tuyau à Koei Tecmo ^^

    Abrutissant, mais marrant smile

  2. Marcheur dit :

    Bah Omega Force reste dans leur zone de sécurité quoique peut-être que Attack on Titan fera la différence avec leur formule habituelle :p
    Y a toujours énormément de contenu dans leurs jeux et le feeling est résolument arcade et fendard, difficile de vraiment en dire du mal ^^

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