Blackguards

Blackguards

Daedalic Entertainment, à qui l’on doit également de nombreux point’n click – dont Deponia, Les Chaînes de Satinav et Memoria, décida de continuer dans sa lancée de l’exploitation de la licence de l’œil noir. Mais, cette fois-ci, le studio a fait le choix de s’approcher davantage du jeu de rôle papier en développant un tactical RPG, ce qui l’éloigne également de son savoir-faire historique, sans pour autant renier cette expérience. Alors, que vaut Blackguards premier du nom ? C’est ce que nous allons voir ensemble. C’est parti !

 

La particularité de l’univers de l’œil noir ? Il est sombre, sale, glauque, et les vrais héros sur leur blanc destrier au sourire ultra-bright n’existent pas (… ou alors il y a un truc salement louche derrière !). J’en veux pour preuve vos compagnons de route : un nain colérique et cupide, un mage flirtant avec le satyriasis, une demi-elfe toxicomane et un esclave gladiateur psychotique. Quant à vous, après avoir créé votre personnage, vous vous retrouvez en prison, amnésique (… damn !)  après avoir été accusé à tort du meurtre de votre amie et princesse, Eleanor.

En réalité, cette dernière s’est faite dévorer par un mystérieux loup. C’est d’ailleurs dans cette prison que vous ferez connaissance avec deux de vos compagnons de route : Naurim (le nain) et Zubaran (le mage). On se retrouve alors de facto sur une alliance de circonstance, avec des bras cassés qui vont bon-gré mal-gré enquêter sur ce meurtre. J’aime.

Pour évoquer rapidement la création du personnage et ses caractéristiques, vous aurez quelques choix sommaires vis-à-vis du look global de votre avatar, mais également un choix d’archétype parmi la trinité classique : guerrier, mage, et voleur. Il est également possible de faire fi de ces modèles, et de finalement créer le profil que l’on souhaite. Il pourrait être tentant de créer un personnage hybride, tel que voleur / mage, mais je vous le déconseille, car cela n’en ferait qu’un personnage moyen à tous niveaux.

Il faudra donc judicieusement répartir les points disponibles parmi les attributs (force, intelligence, etc…), les armes, les capacités et résistances, la magie, et des compétences liées à la classe du personnage. Améliorer l’une de ces caractéristiques ne pourra se faire qu’avec des Points d’Action, que l’on récupère après un combat. Mais nous ne pourrons pas apprendre n’importe quelles compétences à souhait. En effet, certaines ne seront disponibles qu’à travers un formateur particulier, disponible dans un lieu spécifique.

Les environnements hors-combat sont amenés d’une manière assez intéressante, faisant justement ressortir l’expérience point’n click de Daedalic. A travers une carte du monde, vous pourrez vous déplacer d’un lieu à un autre. Vous arriverez alors sur un tableau fixe, où vous retrouverez des interactions avec des objets, des événements, ou des PNJ – voire les trois. Cela pourra éventuellement donner lieu à une quête secondaire non dénuée d’intérêt. Elles ne sont pas légion, mais permettent d’asseoir une certaine ambiance. A ce sujet, en ce qui concerne les dialogues, ils sont relativement bien écrits, et les doublages ne sont d’ailleurs pas en reste. Quant à l’intrigue, elle est plutôt bien menée, avec un rythme assez lent qui correspond finalement aussi bien au rythme global du jeu, qu’à l’univers qu’il emprunte.

Mais, qu’on se le dise, la principale force de Blackguards reste ses combats tactiques au tour par tour. On se retrouve sur une grille avec des hexagones, où chaque personnage disposera d’une certaine distance de déplacement. Deux choix s’offrent alors au joueur : se déplacer (ou pas) jusqu’à la limite visible pour ensuite enchaîner avec une action, ou bien de se déplacer plus loin sans possibilité d’agir après.Cette dernière possibilité permet par exemple de pouvoir se mettre à couvert afin de ne pas être trop exposé aux attaques à distance des adversaires. Quant aux actions, il sera tout autant possible d’interagir avec un objet tel qu’un levier pour ouvrir une porte, qu’attaquer les ennemis. Mais, nous aurons différents moyens de passer à l’offensive ; via des compétences d’arme – qu’elles soient de mêlée ou à distance, de la magie, ou bien encore via des objets tels que des bombes aux effets divers et variés.

Une fois le type d’attaque choisi, le curseur de la souris, pointé sur l’ennemi désiré, laissera apparaître le pourcentage de chances de toucher. Ce paramètre varie en fonction de votre maîtrise de l’arme utilisé, ainsi que de la compétence martiale associée, mais également vis-à-vis des défenses et résistances de l’adversaire – sans oublier le fait de savoir s’il est à couvert ou pas. Et les interactions avec les objets ne sont pas en reste ! Pour donner un exemple concret à travers un des premiers tableaux, un lustre est suspendu au dessus d’une pièce ; lorsque vos adversaires passent en dessous, il suffira alors de couper la corde qui le retient pour faire un carnage à peu de frais ; à vous d’éviter les dommages collatéraux en ne laissant pas un de vos personnages dans la zone du piège !

Si vous utilisez de la magie du feu sur un tonneau en bois ou un buisson, ce dernier s’enflammera et pourra provoquer des dégâts lorsque vos ennemis (… ou vous-même !) passeront dessus. Pour rester dans la pyromanie, si lors d’une de vos ballades dans un marais vous croisez un nuage de gaz, vous pourrez l’exploiter afin d’embraser tous ceux qui seront à l’intérieur. Si vous n’arrivez pas à trouver à l’œil nu les différentes interactions disponibles, appuyer sur la touche V les révélera toutes.

Vous l’aurez compris, Blackguards fourmille d’interactions diverses et variées amenant le jeu sur un plan tactique d’excellente facture. On retrouve également certains objectifs particuliers pendant ces combats : trouver le moyen de délivrer une nana attachée à un poteau, en un certain nombre de tours, avant qu’elle ne soit exécutée. Cela rehausse finalement le challenge sans que la difficulté n’en devienne rédhibitoire, car il ne s’agit en effet que d’objectifs secondaires. Mais, certains esprits chafouins me rétorqueront que oui, c’est bien beau tout ça, mais il n’y a pas d’exploration, et les choix / conséquences sont franchement lights !

Le jeu étant composé de tableaux fixes, il n’y a effectivement pas d’exploration possible, mais la curiosité peut parfois amener notre équipe de bras cassés vers des lieux cachés autrement inaccessibles. Quant aux choix et conséquences, il est vrai qu’ils sont relativement lights et n’iront pas jusqu’à bousculer la trame principale. Pour ma part, tant que cette dernière était de qualité, cela me suffisait pour que j’en oublie son côté linéaire. On pourrait aussi noter qu’il n’y a pas des tartines de textes à lire au kilomètre, mais encore une fois, l’existant est très bien ficelé, assez pour que j’aie encore envie d’y rejouer.

 

Daedalic Entertainment a réussi d’une main de maître a concilier son expérience des point’n click avec son amour de l’univers de l’œil noir pour concevoir un jeu tactique, bien que ce ne soit finalement qu’avec des éléments RPG assez légers. Et en matière de tactical au tour par tour, il s’en est clairement sorti haut la main, puisque selon la classe de personnage, on se rendra compte de la rejouabilité du titre – 133 heures au compteur pour ma part. Les adeptes de tactical RPG à la difficulté relevée ne pourront pas s’y tromper : Blackguards est un très bon jeu !

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A propos de l'auteur : Toupilitou

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