Eisenhorn : Xenos

Eisenhorn : Xenos

Lorsque je ne sais pas vraiment à quoi jouer, je retombe systématiquement dans mes thèmes de prédilection, et bien souvent, cela tourne autour de la foire à la tripaille avec un univers en provenance de Games Workshop. Entre deux parties multijoueur de Mordheim : City Of The Damned où je me fais sévèrement ramoner, je me décide à essayer ce qui semble être une histoire interactive se déroulant dans l’univers de Warhammer 40 000, s’intitulant Eisenhorn : Xenos, et développé par Pixel Hero Games. En bref, de la poésie en barre. Alors, plutôt histoire, ou plutôt interactif ? C’est ce que nous allons voir ensemble. C’est parti !

 

Tout d’abord, il faut savoir que ce jeu est tiré du roman Xenos, qui s’avère être le premier bouquin d’une trilogie, la bien-nommée Eisenhorn, écrite par Dan Abnett. Le jeu est-il fidèle à sa source ? Je n’en ai aucune foutre idée. Toutefois, et quand bien même je n’ai pas lu ses œuvres, la matière brute sur laquelle il repose ne semble pas moisie ; l’ami Dan a participé à de nombreuses séries et comics (… autant chez Marvel que DC Comics), ainsi que rédigé des romans à succès se déroulant dans l’univers de Warhammer 40 000, parmi lesquels on retrouve Ravenor et Eisenhorn, des inquisiteurs impériaux.

C’est donc l’un d’entre eux que nous incarnons, Gregor Eisenhorn, et il semble largement craint dans tout l’Empire. Comment un seul homme peut-il être craint parmi toute la multitude ? En étant un as du combat, que ce soit au corps-à-corps ou à distance, mais également en ayant accès à quelques pouvoirs psychiques. Rajoutez à cela la voix de badass d’un Mark Strong convaincant, un instinct de chasseur pugnace, ainsi qu’une parfaite maîtrise de soi, et vous obtiendrez un personnage que vous n’auriez pas envie d’aller emmerder, même pour blaguer. Dit comme cela, ça semble vachement prometteur.

Toutefois, dès que l’on arrive dans le dur du sujet, avec la partie interactive, le bel inquisiteur nous dévoile un sourire carié et édenté. Expédions rapidement ce qui fâche : les combats. L’attaque de base sera au corps-à-corps, avec une épée, où les combos s’enchaînent plus ou moins tout seul. Nous avons également à disposition une attaque à distance, via un flingue avec munitions limitées, bien que certains ennemis en laissent à disposition dès qu’ils crèvent. En cas de coup dur, nous pourrons réaliser une traditionnelle roulade d’esquive. Enfin, il existe un genre de pause active en slow motion permettant d’indiquer une suite d’actions, tel qu’on peut le retrouver avec le mode VATS de Fallout.

Là encore, dit comme cela, ça pourrait sembler relativement intéressant. Mais il n’en est rien, car je dois l’admettre sans détours : c’est d’un ennui aussi profond qu’un puits sans fond, car les mêmes schémas sont répliqués ad nauseam. Rajoutez à cela une caméra qui fait un peu ce qu’elle veut mais surtout n’importe quoi, et une fonction de roulade que l’on doit bien trop souvent utiliser, et vous réaliserez rapidement que vous allez grave en chier. J’ai appris, mais seulement après y avoir joué, forcément, que ce jeu est en réalité un portage d’un jeu en provenance du monde tablette. Tout s’explique, et cela se ressent : c’est ennuyeux.

A quelques occasions, nous aurons l’opportunité d’avoir un compagnon, ce dernier étant bien évidemment aussi acteur dans les cutscenes. Bien évidemment, nous ne pourrons pas les gérer, puisqu’ils disposent de leur propre Intelligence Anormale. Allez, va, si on devait résumer leur rôle, je dirais que ce serait de servir de punching ball pendant que vous envoyez la sauce. Néanmoins, rassurez-vous, car les ennemis seront tout aussi stupides, allant du kamikaze, au kamikaze bourrin. Ah, et les contrôles clavier / souris sont asthmatiques, mais c’est précisé sur la page de store que l’utilisation d’une manette est préférable, alors on va leur pardonner à moitié.

En réalité, la meilleure chose qu’ils auraient dû faire aurait été de réaliser un Telltale-like ; cela nous aurait évité des phases de combats insipides, bien que nous aurions eu à la place des QTE (… il y en a malgré tout, hein !). En bref, cela reviendrait à abandonner la peste pour le choléra, mais cela aurait davantage cadré avec les ambitions et les compétences des développeurs. Entre ces phases dites d’action, nous aurons à nous coltiner des nombreuses et longues cinématiques, des phases où l’on marche et où l’on contemple de somptueux et typiques décors de cet univers, ainsi que, pour la route, des phases avec des puzzles relativement basiques. Comme je suis un peu foufou, je vais vous donner la solution de ces puzzles : clic-clic-clic. Eh quoi ; ça reste du Warhammer 40 000 hein, vous n’allez pas non plus vous tordre un neurone !

Si la partie interactive n’en porte véritablement que le nom, qu’en est-il alors de la partie narrative ? On constate rapidement que Eisenhorn : Xenos a clairement été conçu par des fans, pour des fans. Il ne prend pas la peine d’établir le monde, ses protagonistes, ses intrigues ; si vous n’êtes pas familier de l’univers, prenez la peine de faire quelques recherches au préalable si vous ne voulez pas être largué sur certains points, et ce ne sont pas les quelques textes à lire que le jeu fournira qui éclaireront forcément beaucoup plus. Ah oui, et c’est en anglais uniquement, forcément. Quoi, t’as pas lu les livres et t’es perdu ? Vas te laver les dents avec du savon, vilaine bête !

Alors, oui, il est clair que ceux qui seront familiers de l’univers apprécieront les représentations des planètes, des bâtiments, des organisations, des armes, des armures, des personnages célèbres. On sent clairement que les développeurs de Pixel Hero Games ont voulu se faire plaisir, en respectant tout le cadre de cette œuvre, et en posant l’ambiance qui va bien avec, malgré le fait que leurs ressources devaient se résumer à trois bouts de ficelle. Cela se ressent également dans des doublages sans grandes convictions, si l’on excepte la voix de notre inquisiteur. Quant aux graphismes, les décors sont somptueux, mais le reste donne un rendu globalement moyen, notamment sur les plans rapprochés. Et je ne parle pas non plus des animations boiteuses…

 

Vous l’aurez compris, Eisenhorn : Xenos n’a pas grand chose pour lui, mais on va dire que si l’on arrive à fermer les yeux sur les défauts qu’il arbore fièrement, ça passe. C’est pas fou, c’est même médiocre, mais ça passe… On ne va pas se mentir : c’est uniquement grâce à l’univers de Warhammer 40 000 et au matériau de base que représente le bouquin. Toutefois, je n’irai pas jusqu’à recommander le jeu, car m’est avis que nous ne risquons pas de voir la suite de l’histoire de sitôt. Non, à la limite, allez plutôt lire les livres de la trilogie ; ça vous coûtera moins cher, c’est sans bugs, les combats ont nettement plus de gueule, et on est rarement déçu par ce qui nous est décrit.

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A propos de l'auteur : Toupilitou

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Un commentaire sur “Eisenhorn : Xenos”

  1. fnX dit :

    Clairement si j’achète ce jeu c’est pour les décors et la modélisation de plein de chose que j’adore dans cet univers. Mais même ca, étant un portage tablette, ca me fait un peu peur … des graphisme issus d’un jeu sur tablette ? Comment que ca doit être moche ! (sauf de près apparemment, mais bon, les perso on va pas les voir à 3 km).

    Et 20 boulz pour un portage comme ca, ca me saoul. Pourtant j’suis directement la cible de ce jeu, étant fan de l’uni, des romans, et de Dark Heresy… mais au bout d’un moment ca va bien de prend les fan de GW pour des vaches à lait. J’attendrai un solde à minimum 60%-70% avant de l’acheter, juste par « principe », pour l’avoir et y avoir joué(GW win the round), bien que le peu que j’en ai vu m’ait l’air extrêmement vide quand même, j’sais pas si y’a du contenu qui se joue dans une ruche mais y’a intérêt que ca grouille !


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