Candleman : The Complete Journey

Candleman

Version presse fournie par Cosmocover

 

Candleman, ou petite bougie, d’après une traduction plutôt discutable. Candleman est le produit un peu étrange d’un studio chinois (Spotlightor Interactive) qui se serait inspiré d’une esthétique très occidentale pour élaborer un jeu / métaphore bien asiatique. Candleman aurait pu être un vrai jeu attachant avec une réalisation léchée, et une ambiance réussie qui aurait appuyé quelques belles idées de gameplay. Il aurait même pu être une histoire mémorable à laquelle on aurait aimé repenser pour la simple beauté de cette dernière, ainsi qu’avec la mise en abyme du caractère éphémère de chaque protagoniste dans son conte. Malheureusement, Candleman se heurte vite à ses propres limites, celles d’être un jeu fauché qui doit composer avec son faible budget et le manque d’envergure de son contenu.

 

Lorsque le joueur est placé dans le rôle d’une frêle bougie dont la durée d’illumination ne dépasse pas les dix secondes, on sait plus ou moins déjà les intentions des développeurs. Pour le coup, pari réussi : on se sent vraiment ridicule dans la grandeur des niveaux et leurs jeux d’échelle, tandis que la durée de vie de notre flamme paraît ridicule face aux ténèbres qui nous entourent.

Le simple fait d’être dans une obscurité quasi-constante et d’incarner un personnage à la longévité si limitée (si l’on exploite son seul pouvoir), aurait normalement pu / dû donner envie à n’importe quel amateur de plateforme / puzzle. Malheureusement, à son idée de départ, Candleman n’ajoute presque aucune mécanique, et ne renouvelle que peu son postulat de départ, avec une courbe de difficulté qui a bien du mal à s’avérer progressive.

L’impression de stagner dans la progression est palpable. On a réellement l’impression que le jeu ne veut pas que l’on soit frustré. Il fait pourtant le choix de ne donner que dix essais à chaque niveau que l’on traverse. L’ennui étant que je n’ai jamais utilisé plus de six essais, et j’étais pourtant loin d’être à fond lorsque je jouais au titre. Mais bon, on me rétorquera que, bien souvent, les jeux vidéo de ce calibre et avec des intentions poétiques ne forcent que rarement le joueur à sortir de sa zone de confort, certes : mais est-ce que Candleman s’avère aussi réussi que d’autres titres minimalistes tels Journey, Flower, ou Entwined ?

La réponse est ici non. Ce n’est pas le non le plus catégorique de l’histoire, mais c’est tout de même un non assez ferme. Cela a beau être un premier jeu pour le studio, ou être un jeu venant d’un pays qui n’a guère l’habitude de s’exporter à l’occident, ce n’est pas pour autant que l’on doit pardonner l’ennui presque immédiat que l’aventure procure. Il y a bien deux ou trois moments dans lesquels on ressent l’envie de bien faire.

Je pense notamment avec la gestion parfois réussie du clair-obscur qui dessine des contours d’environnements fantomatiques, voire évanescents renforçant une caméra en vue isométrique et son effet d’écrasement sur le protagoniste. Ces moments existent, ces instants où l’ambiance est vraiment en train de pousser le jeu et de lui donner un peu de corps. Malheureusement, ce ne sont que des moments, et toute personne ayant déjà joué à Limbo saura que l’on trouve mieux ailleurs au niveau de cette atmosphère glauque et étouffante.

Toutefois, nous ne pouvons pas non plus nous contenter de simplement cracher dans la soupe. Disons les choses comme elles sont : la caméra est la plus grande réussite du titre (et de très loin). Elle est vraiment efficace en tout cas, et permet de rendre lisible une action pourtant volontairement illisible. Chaque zone lumineuse est là pour entraîner le joueur dans sa direction et chaque traquenard a été finement étudié pour être aussi surprenant qu’évitable. Le jeu ne voulant clairement pas trop bousculer le joueur, l’ensemble reste tout de même abordable.

Mais passé cela ? Difficile de se passionner pour ce jeu de plateforme qui s’avère assez fainéant lorsqu’il est question de proposer du gameplay pur. Une fois sur notre lancée, jamais rien ne viendra nous sortir de la monotonie de la progression. On est en face d’un titre bien fait, mais qui n’amène pas à son expérience plus que ce que l’on pourrait trouver chez un autre. La conclusion pourrait s’arrêter ici : c’est un jeu moyen, avec quelques petites étincelles de réussites ici et là, mais jamais rien qui donne vraiment envie d’y revenir… Ou pire : de le refaire, la rejouabilité étant ici plus que jamais limitée.

Reste un message sympathique dans une narration sobre, donnant à l’aventure une échelle intimiste que vient appuyer une réalisation sobre, peu gourmande, et efficace. On regrettera sans doute aussi la répétitivité des environnements, bien qu’ils contribuent également à l’atmosphère. De toute façon, noir c’est noir, alors comment renouveler l’obscurité ?

 

Au bout du bout, on aurait finalement aimé que les développeurs n’hésitent pas à mettre plus d’eux-mêmes, et on a le sentiment d’être dans un jeu d’essai, un titre où les développeurs ont testé leurs compétences. J’aurais toutefois probablement aimé qu’ils testent leur créativité.

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A propos de l'auteur : Marcheur

Enfant attardé de Kreia et d’Alfred de Musset. Pense que tout est narration, et répète sans cesse qu’il donne tout en dansant comme un ouf

4 Commentaires sur “Candleman : The Complete Journey”

  1. Andariel dit :

    Visiblement, le jeu ne vaut pas la chandelle…

    Haha

    Haha

    Ahem

    Désolé

  2. Toupilitou dit :

    Elle était facile mais j’y avais pas pensé

  3. Marcheur dit :

    Merci, la perche était de loin tendu et il en fallait un…
    … maintenant tu as tendu le bâton pour te faire frapper cela dit

  4. flofrost dit :

    Sérieusement, il a même droit à un jeu pour lui rendre hommage Johnny ?!


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