Demonicon

Demonicon

L’exploitation de la licence L’Œil Noir revient régulièrement sur le devant de la scène grâce à des développeurs outre-Rhin, que ce soit sous forme de Point’n Click ou de RPG. Et en 2013, c’est grâce à Noumena Studios que Demonicon voit le jour. On ne l’avait tellement pas vu venir que peu de sites web mainstream en avaient parlé, mais qu’en est-il réellement ? C’est ce que nous allons voir ensemble. C’est parti !

 

Au contraire de Drakensang de Radon Labs, basé lui aussi sur la licence de l’Œil Noir, et qui proposait la création d’un avatar avec un choix parmi beaucoup (trop ?) de compétences, Noumena Studios a pris le parti de la simplification avec seulement quatre sections ; une pour les compétences principales (force / agilité / constitution / courage), une autre pour les secondaires (intelligence / dextérité). Pour ces deux sections, il existe des subdivisions dans les compétences permettant plus ou moins une spécialisation du personnage, et que l’on peut faire évoluer à travers des Points d’Aventure.

La troisième partie de la fiche regroupe tous les coups spéciaux à notre disposition, tandis que dans la quatrième et dernière section nous retrouverons l’ensemble des Dons que nous connaissons que nous pouvons upgrader grâce à des Points de Dons. Nous obtenons donc une fiche de personnage bien plus lisible que son comparse, sans pour autant mettre totalement de côté la complexité des mécaniques sous-jacentes. Un premier bon point !

Dans Demonicon, nous contrôlons un héros, Cairan, qui sort totalement des stéréotypes habituels ; ce n’est pas un guerrier amnésique et charismatique destiné à sauver le monde, mais seulement un gars simple vivant sa petite vie. Mais, puisqu’il faut bien lancer l’intrigue à un moment ou à un autre, sa sœur, Calandra, rentre en scène et un événement lui procure le Don, c’est-à-dire la capacité à manipuler la magie. Le Don, dans l’univers de l’Œil Noir, permet de maîtriser la magie des démons, laquelle est proscrite.

A noter que l’on pourrait par contre regretter l’absence de réactions des Guerriers de Rondra – la déesse de la guerre – lorsque ces pouvoirs impies sont utilisés ; cela aurait amené un peu plus de cohérence à l’ensemble. A côté de cela, on constate une recrudescence de la présence de forces démoniaques, et vous pourrez expérimenter les joies de l’inceste avec elle. Ce thème n’a que rarement été exploité dans le jeu vidéo, et colle parfaitement à cet univers un peu sale ; on y est et on le ressent.

Ce jeu étant un RPG, nous serons régulièrement confrontés à des choix, la plupart étant lourds de conséquences. Pour vous donner un exemple avec le tout premier d’entre eux, présent dans le prologue, votre quête sera de tuer un cannibale, mais le tuer va condamner immédiatement tous ses otages, qui sont des habitants de votre ville, Warunk. Le laisser partir vous permettra de les libérer, mais vous laisserez un psychopathe s’échapper dans la nature.

Enfin, en ayant les compétences qui vont bien, nous pourrons arriver à le convaincre d’arrêter son trip, que manger des gens c’est très très mal, et il pourra ainsi libérer ses otages tout en se repentant. Vous voilà donc directement dans le bain, et force est de constater que différentes approches sont possibles, tout en sortant d’un cadre manichéen.

Les combats, sans être désagréables, sont relativement classiques ; vous retrouverez bien évidemment la plupart des actions habituelles contenues dans le kit du petit guerrier accompli : jeter des sorts ou des armes de jet – de manière infinie mais avec un cooldown, et se tataner au corps à corps avec des armes blanches, le tout agrémenté de parades et moult roulades pour esquiver. Après ce jeu, je vous assure que vous serez un pro de la gymnastique en armure lourde, ce qui n’est pas rien sur un CV de héros ! Et, bien évidemment, vous pourrez boire diverses potions en cours de combat. Par contre, l’intelligence artificielle est, pour le coup, plus artificielle qu’intelligente.

Malgré cela, ne vous attendez pas à une explosion graphique ; même si les lieux et situations sont relativement bien ambiancés grâce à une bonne direction artistique, voire parfois presque dérangeants, le moteur graphique utilisé est quant à lui légèrement aux fraises. Les animations sont à la ramasse et la modélisation des visages des personnages est définitivement peu convaincante – j’avoue que c’est tout de même bien mieux qu’un certain X-Rebirth ! Pourtant, l’ensemble contraste pas mal avec le reste, qui est relativement statique ; la ville de Warunk, déjà bien glauque et crados, dégage peu d’impression de vie.

Merde alors, je viens de lui tailler un sacré costard, et pourtant, ce jeu n’est clairement pas à jeter ! La trame scénaristique, répartie sur cinq chapitres, et les quêtes secondaires – qui s’imbriquent bien entre elles – sont intéressantes à parcourir et j’ai pris un réel plaisir à ce niveau-là, et ce jusqu’au dénouement. Il est possible, et ce n’est franchement pas un mal, d’esquiver certains combats avec de la tchatche. Demonicon reste, malgré quelques choix disséminés par-ci par-là, assez linéaire. Les dialogues avec les PNJ se présentent sous la forme de la roue exploitée par les derniers jeux estampillés Bioware, et la qualité d’écriture est au rendez-vous.

 

De bout en bout, on ressent le manque de moyens des développeurs, car la technique et les graphismes sont à la ramasse. Mais finalement, la curiosité et l’ambiance globale se dégageant du titre aidant, je me suis laissé porter par une intrigue sombre pendant une bonne vingtaine d’heures. Même si ses défauts peuvent paraître rédhibitoires pour certains, il ne m’a clairement pas laissé un souvenir désagréable. Demonicon est selon moi un jeu qui a été sous-estimé, semblable à un diamant mal dégrossi, et m’est avis qu’avec davantage de temps et de pognon, Noumena Studios aurait pu nous pondre une petite merveille.

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A propos de l'auteur : Toupilitou

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