Braveland

Braveland

Braveland, c’est un peu le Heroes Of Might & Magic du pauvre. Pas que la comparaison soit au désavantage du jeu, entendons-nous bien ; c’est juste qu’il s’agit de l’image française la plus appropriée que l’on puisse trouver. Pour être précis, c’est plutôt la version « pour les nuls  » . Le champ de bataille, les animations, tout semble fait pour rappeler l’illustre spin-off de chez New World Computing (quiconque vous dit qu’il y a eu un Might & Magic après le IX ou un Heroes après le IV est un menteur – là, c’est dit. C’est Ubisoft, donc ça ne mérite pas l’achat). Mais passons ces billevesées.

 

Ce qui caractérise Braveland – que dis-je, ce qui le différencie, donc, de son évidente inspiration, c’est le reste. La musique est sympathique mais sans plus, la carte est linéaire, le nombre de troupes en jeu bien moins important et enfin, peut-être le plus important : il n’y a pas de héros sur le champ de bataille. À la place, ce sont les troupes qui ont des capacités spéciales, bien évidemment accompagnées d’un cooldown pour vous forcer à réfléchir un peu.

C’est fun, à petites doses – et c’est probablement ce qui trahit le plus les origines du jeu, à savoir l’univers des tablettes et smartphones. Ce n’est à nouveau pas un défaut en soi… Mais tout cela contribue à former une accumulation de détails qui grattouillent si on attend de Braveland une expérience « de bureau  » complète. Hormis la musique donc, les animations sont suffisantes, le graphisme suffisamment léché pour ne pas arracher la rétine, l’écriture est ampoulée mais cela finit par devenir un trait assez sympathique de la chose, bref c’est du bonheur à pas bien cher.

Ça, c’est pour les bases. Au niveau de la rejouabilité, eh bien la dernière mise à jour à ajouté un mode survie, ce qui vous permet grosso modo de vous taper une tranche de jeu quand vous en avez envie. À dire le moins, c’est bienvenu : le jeu de base ne vous aurait guère fait qu’une petite dizaine d’heures sans forcer dans un sens ou dans l’autre. Ladite mise à jour a aussi amené… J’hésite à utiliser le terme… Une « traduction  » française. Notez l’utilisation de guillemets. Ceux qui me connaissent même un peu savent déjà ce qui va suivre. Pour les autres…

C’est simple : face à cette logorrhée infecte, j’ai tenu trois minutes. Pas une de plus. Ladite traduction a été faite par :

  • Un abruti complet à peine capable de maîtriser les bases du métier dont il voudrait s’arroger l’aura
  • Le même abruti sous LSD
  • Google Translate

Biffez la mention inutile. Je vous aide : Google Translate ne fait pas de fautes d’orthographe.

Quand seulement c’est traduit ; je veux dire, « Survival Mode  » , le premier gamin de 10 ans est capable de traduire par « Mode Survie  » ou pas loin. Mais sûrement pas « Le mode survival  » . Si si, LE. Comme dans les cartoons où on met un « le  » pour faire français, genre « le police  » . Et quand effectivement c’est traduit, donc, c’est au mot à mot. Pas la moindre verve, pas la moindre maîtrise lexicale, pas la moindre affinité pour la langue de Molière, pas la moindre prose digne de ce nom. Le tout ressemble à s’y méprendre à Google Translate. Cela aurait presque mis le dernier clou dans le cercueil de la VF, sauf que…

… Sauf que là, j’en suis juste aux défauts trouvés sur l’écran-titre et l’intro, ce qui dure donc environ une minute et représente cinq écrans. Deux minutes plus tard dans le jeu, c’est la fin pour moi : une faute d’orthographe. Que l’on s’entende : je peux comprendre qu’une coquille se glisse dans le matos. Je sais, merci. Je traduis, aussi, de temps à autre, et parfois des jeux / mods avec une liste de trucs à faire à se taper la gueule au mur.  Mais quand il est à ce point évident que le jeu n’a PAS été testé et modifié après le premier brouillon… C’est MORT.

 

Amis francophiles donc, désolé de vous décevoir, mais si vous voulez profiter du jeu, c’est dans la langue de Shakespeare que le bon temps se cache. Ce qui, fort heureusement, n’enlève rien au fun du jeu. C’est juste que même sans piger l’anglais, ça risque de vous laisser un goût de sable dans la bouche.

P.S. : Et toujours pour être parfaitement clair : la traduction ? La faute peut aussi en revenir, en partie, aux développeurs, hein… Mais c’est pas eux qui ont une prose aussi plate qu’une bière sortie du frigo depuis quinze jours.

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A propos de l'auteur : Hyeron

Pourrait retourner jouer à Call of Duty comme on le lui suggère, s'il avait seulement déjà approché cette franchise

2 Commentaires sur “Braveland”

  1. AbounI dit :

    Une dent contre ce MMX peut-être ? Pourquoi ?, il me semble être un blobber plutôt réussi (surtout en période ou le blobber, en turn based, se fait rare (pensées à Lords of Xulima)), en dépit de la taille réduite de ses donjons, l’équilibrage est honnête dans le zoning, les énigmes sont correctes, sauf celle bonus, le truc SF du monde binaire, que si t’es pas un geek pur-sang, tu peux que te planter ou rien capter, la gestion des builds ne semble pas être foirée (faudrait que je me rafraîchisse un peu la mémoire). Certes, on a eu des problèmes de perf me dit cette dernière, mais pas pire qu’un Diablo à sa sortie, pour un budget tout autre.Bon, c’est pas une excuse, juste une comparaison. D’façon, quel titre aujourd’hui connait pas son patch day-one ? Pas une raison non plus cet effet de mode dont on se passerait bien, mais me rappelle que Ubi à quand même laisser faire le studio en charge du dev, sans trop interférer là-dedans : faut dire que le « peu » investi avait valeur de projet fan service un peu.

    A moins que ce ne soit que le fait de devoir impérativement passer par le U-play, même si l’acheteur est passé par Steam ? Effectivement, contrainte… contraignante.

  2. Andariel dit :

    Le plus gros problème avec MMX, c’est que c’est un jeu Ubisoft. On se coltine alors Uplay, son DRM pourri (que je boycotte, d’ailleurs) et Ashan, son univers générique.

    Sinon dans le genre HoM&M-like mignon, casu et fatalement oubliable, et en français s’il vous plait, je recommanderais plutôt Crowntakers.


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