Halo Wars 2

Halo Wars 2

Marcheur en train de visionner la conférence Gamescom 2015 :

Bah c’est cool, ils ont commencé par montrer Scalebound, puis Crackdown 3, et ils ont confirmé Quantum Break pour le début d’année 2016. Bon par contre, là, c’est le tunnel du vide. Personnellement, les packs de réquisitions d’Halo 5 j’en ai mais strictement rien à branler. Encore du Fable Legends ? C’est quand qu’ils l’annulent ? Mais on s’en fout de vos championnats pour Halo 5, non vraiment on s’en tape. Tu peux sourire autant que tu veux et dire « amazing  » tout ton saoul mon petit Phil Spencer mais… attends c’est déjà fini ? Ah un one more thing

[…]

Halo… Wars 2 ? Halo Wars 2 ? La suite d’un STR exclusif à une console ? Une suite qui est un STR exclusif à une console qui ne se vend pas tellement ? Ahah… MOUAHAHAHAHAHAHAH ! AH LES CONS !

Début d’année 2017 :

Non mais les gars, vraiment ? Vous avez fumé Scalebound, comme ça ? Hein ? Un trailer pour… Halo Wars 2 ? Qui sort dans un mois ? Mais vous vous foutez pas un peu de la gueule du monde là ?

Replaçons nous dans le contexte : Les STR, j’en aime deux : Age Of Empire et le premier Dawn Of War (… en gros, tous sauf le 2 et le 3), sauf que je suis une brêle aux deux titres. Pour moi le STR, c’est PC only. Le premier qui me dit que « Ouais mais sur console ça peut…  » . Non-non-non, ça peut pas, ça marche pas, ça ne marchera pas. C’est tout, c’est ainsi. D’ailleurs, le premier Halo Wars qui fonctionnait, était aussi très chiant, donc il faut bien dire ce qu’y est : ça marche pas, et si ça fonctionne, c’est parce que c’est simplifié à outrance.

Résultat des comptes : quand Halo Wars 2 bide, je le comprends aisément. C’est d’une logique implacable. Lorsqu’il se retrouve à cinq balles neuf dans un Micromania cinq mois après sa sortie aux côtés de l’odieux Dead Rising 4 (… en passant, n’y touchez pas), je l’ai pris parce que j’aime bien avoir toutes les « exclusivités  » d’une machine. Donc, je lance le titre après avoir vomi sur Dead Rising 4 sans l’ombre même d’une attente. La seule chose que je sais à propos de ce Halo Wars 2, c’est qu’il est développé par Creative Assembly et 343 industries, le premier étant le studio responsable des Total War. Paraît que c’est bien.

Donc on lance le titre et… woaw, les cinématiques faites par Blur Studio déchirent leur maman respective, et, franchement, ça envoie du bois. C’est bien orchestré, c’est bien narré, et bordel, enfin, on a le droit à un antagoniste qui a la classe. On est très loin des ennemis oubliables dans Halo 4 et 5, et là j’ai en face de moi Atriox, le badass motherfucker qui a une histoire tout à fait classique… Mais bordel, il en jette, et il signe le retour des brutes dans la saga Halo. De quoi bien commencer une histoire qui se laisse suivre sans déplaisir, qui n’apporte pas tant à l’univers mais sait tenir sur ses pattes, et surtout, qui est parfaitement rythmé et illustré par une grosse vingtaine de minutes de cinématiques à t’en décrocher la mâchoire, complétée par des cinématiques in engine qui font le taff.

D’ailleurs, pour l’occasion, 343 Industries, bien conscient de diviser le public Halo avec sa nouvelle direction artistique, choisit de retourner à un style beaucoup plus coloré pour ce Halo Wars 2, ce qui augure d’un retour aux sources pour le visuel de la saga. Autant cela fera rager mon frère qui déteste les premiers Halo visuellement, autant je dois bien avouer que retourner à quelque chose d’un peu moins terne me plaît pas mal. Le tout est agréable à l’oeil sans être techniquement fou, et tient ses 30 fps en 1080P. Le titre n’est pas une prouesse mais s’en sort convenablement. Tant mieux.

Maintenant, vu qu’il faut y arriver, je tiens à le dire : si vous vous attendez à un STR complexe… mais barrez-vous, prenez la porte et la maison, prenez aussi la ville tant que vous y êtes. Non pas le pays, arrêtez de déconner ; y a quand même deux-trois subtilités. Commençons par la manière dont ça se présente : on a la vue classique d’un STR en vue isométrique, on contrôle uniquement des combattants et pas d’unités de construction, on ne construit qu’une base et on y développe des extensions permettant de créer des technologies et des unités. N’espérez pas la moindre liberté de construction ; Halo Wars 2 est totalement balisé.

Et c’est finalement pas plus mal, parce que grâce à ça, Halo Wars 2 se concentre sur ce qu’il fait de mieux : l’action. L’exécution des affrontements et le rythme de production d’unités et de technologies sont très rapides, ce qui rend la constitution d’une force de frappe assez courte et dynamise fortement l’ensemble. Comme un classique réglé comme du papier à musique, une fois la ou les bases en votre possession suffisamment avancées, Halo Wars 2 c’est avant tout un jeu de contrôle et de décision à prendre rapidement, afin de prendre l’ascendant sur des adversaires à l’IA agressive et pas si conne.

Classique, Halo Wars 2 l’est aussi dans la construction de son système de jeu, symptomatique d’un développement assez court, le pierre-feuille-ciseau est de mise. Les unités d’infanterie sont efficaces contre les appareils volants, les appareils volants sont efficaces contre les véhicules terrestres, et ceux-ci sont efficaces contre l’infanterie. Une fois cette règle de base acquise, tout le monde peu à peu près s’en sortir sur le terrain. Cela dit, les nuances existent, et certaines unités changent l’équilibre en ayant des faiblesses et des forces différentes dans leur catégorie, si vous améliorez la technologie de ladite unité. Concrètement : plus la partie dure, et plus l’équilibre des affrontements est chamboulé par votre progression technologique et celle de l’adversaire.

La solution est simple : le changement de stratégie doit se faire de vive manière, et l’anticipation à long terme peut certes payer si vous arrivez à tenir votre adversaire en respect le temps de mettre en place votre plan, mais globalement, Halo Wars 2 réfléchit plus sur le réflexe que sur la réflexion, du moins en mode solo où l’on peut se tirer d’un mauvais pas assez aisément malgré une IA tenace. En multijoueur, c’est une autre paire de manche, d’autant qu’une feature assez intéressante vient encore pimenter le jeu : les pouvoirs de chef. Les pouvoirs permettent d’intervenir directement sur le terrain. Chaque pouvoir redevient disponible après un temps plus ou moins long. Ces pouvoirs prennent différentes formes : aura de protection, bombardement, déploiement de tourelle, déploiement d’unités spéciales. Chaque pouvoir peut vraiment renverser la vapeur, et en multijoueur, ils sont des atouts qui modifient parfois complètement la manière dont l’affrontement se déroule.

Toute cette philosophie branchée action, et mettant sur le second plan la gestion classique des RTS, rend Halo Wars 2 particulièrement attrayant pour un novice, d’autant que le jeu fait parfois varier sa formule en laissant totalement de côté dans certaines missions la partie « gestion  » , en nous faisant juste gérer une escouade. Ou encore une mission où il s’improvise assez efficacement en tower defense, lorsque dans le chapitre final il nous fait défendre un point contre des vagues successives, jusqu’à une conclusion impressionnante où l’on contrôle la plus grande armée que l’on ait pu voir dans les deux Halo Wars. Récit épique garanti.

Le gameplay est donc convaincant, le pad s’y adapte bien, et si Halo est l’un des rares FPS faisant le grand écart entre la complexité du genre et sa réactivité pour l’adapter à un support aussi limité qu’ergonomique tel que le pad, Halo Wars 2 réussi son pari et fait en effet fonctionner un RTS sur console. Malheureusement, parce qu’il faut toujours que quelque chose soit malheureux : Halo Wars 2 manque cruellement de contenu. Il n’y a que trop peu de chefs, il n’y a que douze missions qui bien que variées se finissent en six heures… Six heures… Trois pour Tacoma, mais ça reste pas grand chose malgré tout.

On y reviendra que pour la coop (… pour le mode Blitz uniquement en local, mais en ligne, on peut faire toute la campagne) pour les niveaux de difficulté supérieurs, et quelques objectifs bonus et collectibles. Pas de quoi crier au génie. Pas de quoi être satisfait, d’autant qu’il n’y a aussi que peu de chefs à incarner… et que le jeu se permet deux-trois écarts bien lourdingues.

Si l’on acceptait aisément les micro-transactions d’un Halo 5 parce que tout le contenu était gratuit, difficile d’accepter les micro-transactions d’un Halo Wars 2 vu qu’il fait payer au prix fort les six chefs sortis indépendamment en DLC, et coûtant six balles par tête de pipe. Et surtout : un DLC à six balles pour deux missions solo en plus… Soit une heure de jeu. Le pire c’est qu’avec ce contenu, on aurait pu poser un verdict bien plus positif sur le contenu du jeu final ; il vous faudra craquer pour le season pass afin d’avoir un Halo Wars 2 complet et plaisant.

Ou attendre l’add-on qui sortira en septembre ajoutant une nouvelle campagne, deux nouveaux héros, un nouveau mode de jeu, et des cartes multijoueur. De quoi sauver l’honneur du mode solo ainsi que du contenu global, et c’est bien dommage de finir là-dessus, parce qu’avec ses graphismes chatoyants, son antagoniste abouti, son gameplay précis et plaisant, Halo Wars 2 aurait pu être une formidable réussite avec juste une louche de plus. Rares sont les jeux à ne pas proposer assez, mais à faire le peu qu’ils font suffisamment bien. Allez Creative Assembly et 343 Industries, j’achèterai l’add-on, mais j’attendrai la réduction pour le season pass. Faut pas déconner.

 

Donc, est-ce que je conseille Halo Wars 2 ? Oui sur Xbox One. Mouerf sur PC parce qu’il faut passer par Windows Store, et parce qu’il faut aussi se dire que le PC est saturé de jeux de stratégies certainement beaucoup plus complets que ce dernier. Mais, si vous avez un intérêt, voire un amour, pour l’univers de Halo, et que vous voulez vous initier aux jeux de stratégie, ou bien encore si vous voulez juste un STR bien foutu sur console, Halo Wars 2 est certainement la meilleure occasion de vous y mettre. C’est sincèrement bien. Au temps pour moi et mon scepticisme affiché par l’idée de jouer à un STR au pad

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A propos de l'auteur : Marcheur

Enfant attardé de Kreia et d’Alfred de Musset. Pense que tout est narration, et répète sans cesse qu’il donne tout en dansant comme un ouf

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