Tearaway

Acheter une console dans l’urgence parce qu’on a trop d’argent sur sa carte FNAC, je l’ai fait, et cela m’a apporté la jeune PS Vita, console pour laquelle j’ai eu un faible dès sa sortie en m’essayant chez un Micromania à Wipeout 2048. J’ai tout de suite trouvé la machine superbe et son catalogue assez frais pour une console portable, mais je n’ai pas craqué parce qu’à cette époque, à part les RPG occidentaux, je ne jouais qu’aux FPS et il n’y avait pas beaucoup de représentants des deux genres sur la machine. Sauf que fin 2015 alors que tout le monde s’écrit « la Vita est morte« , je l’ai prise parce que je suis surement un peu stupide bien que cela ne soit pas si grave ; on me le pardonnera aisément encore une fois. Pourquoi l’ai-je prise ? Parce que Tearaway, ça avait l’air trop mignon et que ça donnait beaucoup envie, lui, comme le reste du catalogue. J’ai donc pris un bundle avec ce titre, Gravity Rush, Uncharted Golden Abyss, Escape Plan et TxK. Que puis-je dire de Tearaway ?

 

Tordre au loin ? Chelou les rosbeef !

Avec son nom amusant, son design charmant et son gameplay paraissant de loin assez frais, le titre avait de quoi susciter ma curiosité. En effet, un jeu de plateforme en 3D, c’est une espèce en voie de disparition que tout le monde à envie de voir revenir SANS la caméra dans les choux. Dès les premières secondes, le titre se montre sous un fabuleux jour, coloré, artistiquement inspiré, et possédant de grandes qualités de réalisation. On est tout de suite mis en confiance. Fin 2013, Media Molecule a en effet fait des pieds et des mains pour exploiter la Vita.

Techniquement, le jeu tient un framerate solide à trente images secondes et profite de la résolution native de la machine. Les textures sont fines et peu détaillées pour coller au mieux à la direction artistique de ce monde fait d’origamis. Les effets graphiques sont peu nombreux, mais les éléments animés du jeu donnent une vie adorable à des environnements qu’un dessin animé n’aurait pas renié. On parcourt avec plaisir des environnements via notre personnage que l’on modifie à l’envie, afin de vivre une belle aventure dont la finalité est de délivrer un message au joueur. Oui, à vous. On pourra sur la route créer toutes sortes d’objets que le jeu affichera fièrement ; si vous avez envie de faire une couronne phallique au roi des écureuils, cet imbécile l’arborera avec fierté et sera vénéré en tant que chef suprême de son espèce et détenteur du swag ultime. Tout un univers quoi.

Vous pourrez aussi démontrer votre manque de talent absolu en dessinant, comme un pied, un pied en guise d’étendard pour une région du titre. Votre œuvre absolument immonde sera ainsi exposé à tous les personnages qui s’écriront « Mais je n’ai jamais vu un pied aussi bien fait !« . En effet, tu n’en as jamais vu, car aucun d’entre vous n’en possède comme ceux-là. Résultat, malgré les conneries que fait le joueur en toute liberté, le monde ne paraît jamais dénaturé et continue d’émerveiller les joueurs qui ne manqueront pas de prendre des photos de cet univers, et des selfies où vous pourrez vous admirer sous tous les angles, ayant customisé votre personnage afin qu’il soit le plus glauque et le plus inquiétant possible. Oui, vous ne rêvez pas, Tearaway encourage au selfie, et n’hésitera pas à intégrer votre visage à la place du soleil, en mode Teletubbies, comme si votre personnage au visage sans yeux ni bouche n’était pas assez flippant comme ça.

 

Comment ça se joue ?

Comme un jeu de plateforme classique, mais avec quelques idées bien trouvées exploitant la PS Vita. Le saut est donc votre principale possibilité, et vous ne croiserez que peu de défis sur la route, bien que le jeu s’avère varié en usant du pavé tactile avant et arrière, mais aussi de la gyroscopie, ou encore en vous faisant souffler dans le ballon l’écran, ce qui aura pour effet de faire souffler le vent en jeu. C’est une bonne idée qui accompagne le jeu de pleins de petites fonctionnalités sympathiques et guère intrusives, qui améliorent l’expérience et ne l’alourdissent aucunement.

Bien sûr, le level design n’est pas brillant et n’est là que pour amener diverses fonctionnalités propres à la Vita, même s’il comporte quelques zones plus travaillées que d’autres. On soulignera l’importance et le point d’honneur mis en place pour ne jamais vous faire jouer dans des corridors et à cacher des éléments au moins fouineur. Vous pourrez ainsi débloquer de nouveaux objets afin de personnaliser votre petit avatar et lui offrir une tenue plus à la mode, plus d’actualité, genre des roses rouges sur fond de jaune poussin. C’est pas génial ça, franchement ?

Le jeu vous résistera une petite dizaine d’heures, ce qui est, au regard de son prix, une durée de vie très correcte et il fait aussi parti de cette famille de jeu que l’on refait temps en temps car il est fort agréable et paisible. Et c’est là sa plus grande force ; étant par nature assez généreux et proposant un contenu varié, le titre ne peut pas déplaire, même s’il manque sans doute de quelques grandes idées de gameplay. On lui pardonnera aisément le classicisme de l’ensemble pour mordre à pleine dent une aventure très drôle et reposante, dans un univers naïf que l’on enrichira de nos conneries pour qu’il soit nôtre. Tearaway fait peu de choses, mais il les fait bien. Que demander de plus à un titre qui nous donne le sourire tout le long de l’aventure ?

 

Agréable et solide expérience que Tearaway, ainsi qu’une jolie exclusivité pour la PS Vita. Si l’on pouvait avoir plus souvent des jeux de ce calibre, fait avec du talent et de belles intentions, le monde du jeu vidéo se porterait mieux ! C’est dans ces situations que j’aime Sony, qui aide à faire venir au monde ces petites expériences à l’esthétique léchée et au gameplay réussi et accessible. Tout cela fait vraiment ressentir quelque chose, au contraire d’une production de monsieur de Gruttola. Un jeu que je conseille ardemment, ainsi que son remake sur PS4 qui est tout autant réussi de ce que j’en ai joué !

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A propos de l'auteur : Marcheur

Enfant attardé de Kreia et d’Alfred de Musset. Pense que tout est narration, et répète sans cesse qu’il donne tout en dansant comme un ouf

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