La chronique à Papy #6

La chronique à Papy #6

Après lui avoir fait tester successivement nombre de jeux divers et variés, Papy Picq s’était offert plusieurs répits en vous parlant de World Of Warcraft, MMORPG qu’il maîtrise sur le bout des doigts après avoir zoné dessus pendant dix ans et des broutilles, ainsi qu’en évoquant ses folles parties sur Heartstone. Je tiens malgré tout à préciser qu’il ne dispose pas d’actions chez Blizzard (… enfin, je crois ?). Mais voilà, fini les vacances, et retour à des jeux plus improbables, choisi en personne par la loutre ô combien vicieuse que je suis. Mon choix s’est arrêté sur Diluvion, développé par Arachnid Games ; après lui avoir fait explorer les vastes plaines spatiales de Rebel Galaxy, notre sexagénaire a été missionné pour parcourir les fonds sous-marins, en mode 20 000 lieues sous les mers. Comment s’en est-il sorti ? C’est ce que vous allez pouvoir découvrir ci-après. C’est parti !

 

Le savait-il que j’étais du signe du poisson ? « C’est l’eau qui me supporte, et la queue qui me dirige  » . Avant même qu’il ne me dise que je commence toujours mes textes avec une allusion un peu sale, fallait-il que je dise à la perfide loutre que j’aime les étoiles pour qu’il me fasse tester un jeu où ma seule chance d’en rencontrer une serait une étoile de mer ! Ah… les fonds marins, les grands espaces… Oui, mais pas que ! Tout d’abord, il me faut prendre en main ce foutu sous-marin. Je choisissais le modèle du milieu parmi les trois choix qui s’offraient à moi, car il me semblait le plus équilibré. L’un était plus agile et rapide, tandis que l’autre était avant tout un tank. A noter qu’il y a en tout neuf sous-marins disponibles dans ce jeu. Quoi qu’il en soit, en avant toute pour la manœuvre ! Pif-Paf-Pouf… Aïe… L’affaire va être ardue. Je vous le dis tel que je le pense : la prise en main n’est absolument pas respectueuse d’une personne du troisième âge ! Je me cogne partout, j’ai le tournis à cause de la caméra… Oserais-je ? Allez, après tout, je ne suis plus à ça près : « Ça me donne le mal de mer !!!  » .

Après avoir rendu tous mes déjeuners (… et l’âme, quelques fois), j’ai enfin réussi a manœuvrer d’une manière a peu près correcte. Petit-à-petit, la maitrise de l’engin arrive. Il est donc temps d’aller voir ce que me propose cette aventure à la Jules Vernes. Pour resituer cet univers dans son contexte, disons qu’il y a quelques siècles, les eaux recouvrèrent la surface de la planète, et l’atmosphère de cette dernière se refroidissant, une couche de glace s’y forma. L’humanité, tout du moins le peu de ce qu’il en restait, fut prisonnière en dessous. Toutefois, l’espère humaine, tel un morpion relativement opiniâtre, refusa de disparaître, s’adapta, conquis ce nouvel espace, le divisa en royaumes, et fonda de nouvelles religions et références culturelles. Et lorsque je démarre la partie, je me retrouve dans la peau d’un capitaine novice aux commandes de son tout premier vaisseau. Une chose est sûre, 20 000 lieues sous les mers, à côté, c’est vraiment du petit lait !

Il y a dans ce Diluvion un petit côté envoutant, malgré les défauts qui sautent aux yeux (… aux miens tout du moins), et ceci est notamment dû à la patte graphique qui peut être tout autant anxiogène qu’apaisante selon l’environnement. Une fois que l’on est comme un poisson dans l’eau, on part à la découverte des fonds marins, ces derniers nous réservant quelques surprises ! Il y a la joie, le bonheur, et l’extase de l’exploration ; on y trouve des stations de forage abandonnées, ou bien encore des vieux navires échoués, victimes d’une guerre témoignant de la folie des hommes vous ayant jeté dans ce monde hostile. En effet, il est impossible de remonter à la surface, car en remontant, on n’y trouve essentiellement qu’une bonne vieille croute de glace. Malgré tout, existe-t-il une issue ? Eh bien oui, il semblerait, car votre quête principale sera de trouver « le passage  » , un chemin à travers cette épaisse couche de glace. Il s’agit ici de votre seul espoir, s’il doit en rester un… Un espoir, ou un passage ?

Très vite, vous allez vous rendre compte des limites de votre moyen de locomotion. Tout d’abord, l’oxygène. Eh oui ; lorsqu’on est sous l’eau, il faut malgré tout respirer, et ce n’est pas l’unique bouteille présente dans votre inventaire qui va vous permettre d’aller bien loin ! Alors, soyez curieux dès lors que vous tombez sur un vestige d’habitation : fouillez partout les coffres, les vases, les tableaux, les tiroirs, le tout dans des écrans 2D très simplistes, et des personnages très peu causants qui ne vous lanceront qu’un genre d’onomatopée inintelligible. Le manque d’oxygène, probablement. Faites autant d’escales que nécessaire, car chacune d’entre elles vous permettra de vous réapprovisionner en oxygène. Néanmoins, si vous êtes suffisament curieux, vous trouverez une multitude d’objets revendables (… ou utiles à votre progression). En effet, une série de quêtes linéaires vous permettra d’atteindre un premier palier : l’achat d’un nouveau sous-marin, et pas le moindre, car celui ci vous permettra (… enfin) de tirer vos premières torpilles. Mais tout cela, c’est en espérant que vous ne les ayez pas vendu au passage.

La maniabilité de votre sous-marin est tellement difficile que les combats la rendront encore plus complexe, d’autant plus qu’il est quasi impossible d’éviter les ennemis. Toutefois, dès que vous sortez vainqueur d’un combat, n’oubliez pas d’amarrer votre engin pour aller visiter l’intrus et le piller comme il se doit. Cet abordage rapportera ce qu’il faut en volume d’oxygène, mais aussi en denrées alimentaires ; eh oui, votre équipage mange aussi ! Ces combats seront bénéfiques si vous arrivez bien évidemment à vaincre vos ennemis, alors qu’une caméra récalcitrante fera tout pour vous en empêcher. Néanmoins, si vous échouez et que vous arrivez à prendre la fuite, sachez que vous aurez juste perdu du temps, donc de l’oxygène, et il vous faudra très vite trouver un point de réapprovisionnement afin de ne pas mettre en péril votre mission. D’ailleurs, en ce qui concerne cette fameuse mission, ou les différentes tâches que l’on se verra confier, afin d’éviter de tourner en rond tel un poisson rouge, le chemin vers l’objectif actif sera signalé par une traînée de ce qui ressemble à des poissons panés phosphorescents.

Pour rester rapidement sur les combats, et même si la majeure partie de Diluvion est dédiée à l’exploration, ce jeu n’en reste pas moins un jeu d’action. Je n’ai pas cessé de combattre, alors même que ces multiples affrontements sont franchement assez exigeants. Il faut gérer tout un tas de paramètres : la vitesse pour ne pas se faire submerger par des ennemis bien souvent surarmés et présents en surnombre. Je ne saurais que trop vous déconseiller d’éviter au maximum d’en affronter plus de deux en même temps, car vous ne ferez que recevoir des taloches. Mais, comme si ce n’était pas suffisant, le jeu rajoute un autre paramètre pour éprouver mes vieux nerfs : la profondeur. Si vous descendez trop profondément dans les abysses, votre sous-marin risque de ne pas supporter la pression. Descendre trop bas avec le mauvais vaisseau sera alors  synonyme de mort.

En appuyant sur la touche ‘ M ‘ , vous découvrirez la carte. La première fois que je m’en suis servi, j’avais l’impression de m’être fait couillonner car il n’y avait rien dessus. En réalité, c’est au fur et à mesure de vos explorations qu’elle se complètera. Et laissez-moi vous dire que vous irez très souvent dessus, ne serait-ce que pour savoir où vous êtes, et surtout, dans qu’elle direction vous allez ; les plus téméraires se contenteront de la boussole fournie avec, mais je n’en suis personnellement pas un aficionado. Au fil de vos combats ou de vos rencontres, afin de vous accompagner dans vos aventures, vous aurez la possibilité d’engager de nouveaux marins expérimentés, chacun étant spécialisé dans un domaine précis. Il ne vous restera alors plus qu’à les assigner à leur tâche respective ! Pour ce faire, la touche ‘ V ‘ , dite la touche du capitaine, vous permettra de découvrir une coupe de votre sous marin en 2D avec les différents postes : timonerie, salle des torpilles, salle radio avec un sonar, et poste d’artillerie. Attention : qui dit plus de marins, dit plus d’oxygène de consommé, ainsi que, bien évidemment, davantage de nourriture !

A noter que cette touche ‘ V ‘ est également utile en combat, car elle ralenti l’action, vous permettant ainsi de donner rapidement des ordres, ou bien encore de réparer prestement avant de sombrer. Et vu qu’on en parle, sachez que les combats ne sont pas vraiment transcendants. A mon avis, ce jeu aurait gagné à être davantage orienté sur l’aventure et la découverte, et un peu moins sur l’action. Si vous avez un esprit curieux de nature, sans aucun doute vous voudrez aller jusqu’au bout afin de voir jusqu’où les auteurs ont voulu vous emmener, faisant fi des nombreuses tâches qui, au bout d’un moment vous sembleront somme toute assez répétitives ! A force de patience et de ténacité, tout en étant bercé par une musique jazzy douce et lancinante s’emballant dès que le milieu aquatique devient plus hostile, vous découvrirez alors le Graal : « une merveille déposée au fond de l’océan par Lun, divinité bienveillante, qui a voulu donner une seconde chance à l’humanité  » .

 

Pour résumer, ce jeu est attachant, voire carrément envoûtant, et ce malgré tous ses défauts ! A la lumière d’un phare vous faisant découvrir au dernier moment les choses que vous avez devinez sous forme d’ombre au loin, vous ne saurez jamais vraiment sur quoi vous allez tomber. Un trésor ? Un monstre ? Une épave ? Une base ? Vous serez littéralement scotché devant votre écran jusqu’à la révélation, et ce jusqu’au but ultime. En tout cas, je vous le souhaite !

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A propos de l'auteur : Picq

L'alcool, non. L'eau ferrugineuse, oui !!!

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