Deadlight

Deadlight

En termes de zombies, ces dernières années ont été assez prolifiques ; de nombreux films, séries et jeux – dont pas mal de sandbox – ont vu le jour sur ce thème, surfant sur la vague créée par The Walking Dead, mais pas forcément pour notre plus grand plaisir. En effet, ils s’entre-sentaient mutuellement le fondement, et on se retrouvait bien souvent avec une série de clones vaseux. Lorsqu’on m’a parlé de Deadlight de Tequila Works, je dois avouer que je me suis juste dit dans un premier temps : « Eh merde… Encore un !« . Mais est-ce vraiment le cas ? C’est ce que nous allons voir ensemble. C’est parti !

 

Dans les années 80 eut lieu une terrible catastrophe sanitaire ; un agent infectieux s’est répandu, transformant une bonne partie de la population terrestre en zombies, en « ombres« , pour reprendre la terminologie de Deadlight. Jusque-là, nous sommes en terrain connu, et je vous vois déjà hausser un sourcil démontrant votre intérêt devant tant d’originalité. Nous y incarnons Randall Wayne, un survivant fuyant en compagnie d’autres civils, à la recherche de sa famille disparue – sa femme et sa fille – dans la ville de Seattle. Mais, à l’instar de tous les poncifs du genre, nous serons confrontés, outre les zombies, à une organisation criminelle, façon Illuminatis, répondant au doux nom d’Ordre Nouveau. En bref, sous couvert d’hommages appuyés envers 28 jours plus tard ou The Walking Dead, Deadlight ne brille clairement pas par son originalité scénaristique.

L’intro, présentée sous la forme d’une succession d’illustrations conceptuelles avec un voice-acting peu convaincant, vous met directement dans le bain ; une de vos compagnons de route a été mordue et est en pleine transformation. Vous, Randal Wayne, le pragmatique de service, dégainez votre flingue pour lui coller une balle entre les deux yeux afin qu’elle ne puisse pas se transformer. Le bruit ayant finalement rameuté tous les zombies errants du coin, et étant démuni de munitions, il ne vous reste alors plus qu’à courir.

Mais finalement, vous ne courrez pas sans but précis ; la recherche de votre petite famille vous a amené à entendre parler d’une zone de sécurité que vous vous empresserez de rejoindre. A partir de là, nous pouvons alors découvrir et admirer le game design, qui est de toute beauté ; tous les personnages et environnements sont modélisés en 3D Haute Définition, tandis que la vue proposée au joueur restera invariablement sur de la 2D avec un scrolling horizontal, comme n’importe quel jeu de plateforme old-school. Et entre les jeux de lumière, la profondeur de champs, l’ambiance globale qui s’en dégage, force est de constater que Tequila Works ont fait un boulot d’une très grande qualité.

Au fur et à mesure de notre progression, on réalise que le level design et le gameplay ne sont vraiment pas en reste, piochant des bonnes idées sur différents jeux de plateforme ; de Limbo pour les jeux d’ombres à  Flashback pour les animations, on retrouve divers éléments, sans qu’il s’agisse pour autant d’un vulgaire copier / coller. L’adaptation, bien que classique, est inspirée dirons-nous. Les traumatisés des trous remplis de pieux des premiers opus de Prince of Persia verront alors de douloureux souvenirs remonter à la surface ! En effet, comme tout bon jeu de plateforme, le moindre faux-pas vous précipitera fort probablement vers une mort certaine.

Pour éviter tout découragement du joueur, Deadlight multiplie donc les checkpoints de sauvegarde, histoire que nous n’ayons pas à nous retaper l’intégralité du niveau après un échec. Bien qu’étant un die & retry plutôt qu’un survival, la difficulté – en normal tout du moins – n’a rien de rédhibitoire et la progression s’effectue sans véritable challenge ; j’ai légèrement buté sur deux passages tout le long de mon run. Pour autant, le jeu étant bien rythmé, la progression s’effectue de manière fluide sans réels temps morts. A noter également que la bande-son, de très bonne facture, contribue énormément à ce rythme, alternant tempos lents et rapides en fonction des situations. Par contre, j’ai trouvé le voice-acting durant les cinématiques plutôt quelconque.

Vous serez donc amenés à vous défendre face aux hordes de zombies et aux troupes d’Ordre Nouveau. Progressivement, vous pourrez vous équiper d’une hache, permettant tout aussi bien de hacher menu plus ou moins discrètement vos adversaires, mais également d’ouvrir un passage bloqué par des planches ou un cadenas. Il sera alors possible de porter une série de petits coups, ainsi que des coups plus lourds. La réalisation d’une série de combos permet de ratiboiser une petite troupe, mais n’espérez pas triompher d’une meute, car, finalement, l’utilisation de cette hache consomme l’endurance de Randall.

Une fois votre jauge d’endurance épuisée, Randall est essoufflé, plus lent, son rythme cardiaque s’accélère et sa vue se trouble. En sachant que cette jauge d’endurance est partagée avec tous les autres efforts physiques, tels que traverser une étendue vide sur un câble avec la force des mains, il faudra veiller à bien la surveiller. En effet, vous ne pourrez pas vous débarrasser d’un groupe de zombies, puis filer à l’anglaise sur votre câble sans laisser l’endurance se régénérer ; une fois la jauge vide, Randall tomberait, et pour peu que des zombies soient amassés en dessous, notre héros meurt.

Au-delà de cette hache, mister Wayne pourra se doter d’un flingue et d’un fusil à pompe. L’un comme l’autre font un boucan d’enfer et attireront fatalement tous les ennemis aux alentours. Par ailleurs, les munitions sont disponibles en faible nombre ; en clair, si vous comptiez la jouer desperados dégommeur de zombies, c’est raté, car ils sont de toute façon nettement plus nombreux que vos cartouches. Et, si vous ne visez pas la tête, nos amis morts-vivants continueront à vous harceler inlassablement. Enfin, les armes à feu vous permettront également de débloquer des passages en tirant sur l’environnement, ou de déclencher des pièges à distance.

En parlant de pièges, les zombies ne sont clairement pas futés. Nous aurons donc la possibilité, après avoir repéré un piège exploitable, de les attirer en criant ou en sifflant. La meute se dirigera alors comme un seul homme vers la source du bruit et il ne reste plus qu’à déclencher votre machine de mort. L’histoire en elle-même est terriblement courte et linéaire, et il y aura rarement plusieurs options pour franchir une étape. Eh oui, terriblement court, car il ne faudra guère plus de quatre heures pour venir à bout du jeu en mode normal. Les acharnés pourront par contre toujours s’essayer au mode « cauchemar ».

 

Je dois avouer que je n’ai jamais été particulièrement fan des jeux de plateforme, mais, Deadlight, malgré son classicisme scénaristique, de par sa narration bien maitrisée, son rythme et sa patte graphique, a su me tenir en haleine tout du long de sa faible durée de vie. En l’état, je ne me serais par contre pas vu y jouer le double de ce temps, car l’expérience serait fortement répétitive. En clair, il s’agit d’un bon jeu apéritif à consommer en one-shot et à acquérir soldé.

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A propos de l'auteur : Toupilitou

Loutre hyperactive et webmaster de https://loutrage.fr

Un commentaire sur “Deadlight”

  1. redd dit :

    C’est bien simple : en jouant à Deadlight, j’ai ressenti les mêmes émotions que lorsque je jouais à Prince of Persia (le premier du nom, hein, sur PC 386), plus tard à Flashback.
    Vraiment, vraiment, vraiment réussi ! Et tellement joli

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